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La couleur de notre épiderme renseigne sur notre appartenance à tel ou tel groupe ethnique, sa texture (lisse ou ridée, ferme ou relâchée) sur notre classe d’âge, ses marques (tatouage, piercing, scarification) sur notre recherche d’originalité ou nos souffrances intimes… « Aucun autre organe ne fait à ce point office de messager ni ne sert à se démarquer de la nature, fait remarquer Gilles Boëtsch, directeur de l’UMI Environnement-Santé-Sociétés dont le siège est à Dakar. Pour certaines populations amazoniennes ou océaniennes, un corps nu, sans artifices, est un corps trop proche de l’animal. Ne pas être tatoué, dans ces sociétés, c’est ne pas être un humain. Décorer son corps est un acte de civilisation. »
En Occident, « la peau claire, en vogue depuis des lustres dans les classes sociales élevées, a cédé la place à la peau hâlée au début du XXe siècle, poursuit le même chercheur. Avec l’apparition des sports de plein air et après les traumatismes de la Première Guerre mondiale, afficher un teint uniformément hâlé est devenu un signe extérieur de bonne santé, d’hédonisme, de richesse… ». Mais la peau étant « une réponse à l’évolution des sociétés », les épidermes laiteux sont redevenus à la mode, les dégâts cutanés provoqués par l’exposition au soleil incitant à se méfier des UV.
Philippe Testard-Vaillant
Science&Santé, le magazine de l'Inserm