A lui seul, le chiffre résume l’ampleur de la tâche : le risque de décéder d’un cancer est multiplié par 2,5 entre le niveau d’étude le plus élevé et le niveau le plus faible. Pour réduire cette fracture sociale, François Hollande l'a orienté le 3 ème plan cancer (2014-2018) vers la lutte contre les inégalités. Il a annoncé hier en conclusion de la conférence de l’Institut national du cancer (Inca), rapporte le Figaro.
Dépistage, retard au traitement, mortalité, reprise du travail, c’est l’ensemble du dispositif qui est à revoir. A commencer par l’information. « Par exemple, explique un membre de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé, les ouvriers croient que respirer l’air des villes est aussi mauvais que de fumer ». Même chose pour l’alcool, l’autre grande cause évitable du cancer, ajoute le journaliste Damien Mascret.
Alors, pour la présidente de l’Inca, Agnès Buzyn, la seule façon de baisser la mortalité par cancer en France » est de « combattre les inégalités ».
En améliorant notamment les taux de dépistage du cancer de sein pour les populations cibles. Il s’élève à 53% en 2012 alors que le taux souhaitable est de 65%. Cela suppose un travail de fond. Pour faire un dépistage, il faut pouvoir se projeter dans l’avenir. « Or, les individus précaires, souligne un spécialiste », vivent dans le présent.
Inégalités toujours mais cette fois, géographique. « On meurt deux fois plus du cancer dans le Nord-Pas-de-Calais qu’à Paris ou dans le sud de la France, note le quotidien. Enfin, reprendre une activité après un cancer reste un parcours du combattant. Dès 2002, une étude montrait que, deux ans après un cancer, une personne sur trois en âge de travailler était toujours inactive. Et là encore, les classes défavorisées, les agriculteurs, sont plus exposés que les autres.