Les cordonniers sont les plus mal chaussés. Il en va de même pour les étudiants en médecine et les jeunes médecins. Un sondage réalisé par le Conseil national de l’Ordre des médecins révèle qu’un quart d’entre eux évaluent leur état de santé moyen ou mauvais. Un chiffre à comparer aux 10 % dans la population générale des étudiants. En médecine, ils sont 14 % à avoir déjà eu des idées suicidaires. Parmi eux, près d’un tiers consomment parfois ou régulièrement des anxiolytiques.
Les jeunes médecins ne consultent pas
Le sondage réalisé sur près de 8 000 répondants pointe le manque de suivi des étudiants et jeunes médecins. 68 % indiquent n’avoir pas consulté de médecin généraliste dans l’année écoulée. Une proportion qui monte à 78 % chez les étudiants en fin de cycle. 4 sur 10 n’ont pas le temps, et 15 % préfèrent une prise en charge personnelle. La médecine professionnelle et universitaire reste également loin de cette population : 36 % de répondants ont eu un rendez-vous au cours des 24 derniers mois.
Un ordre plus actif
L’Ordre des médecins s’intéresse également au temps de travail des internes et jeunes praticiens. La grande majorité est à l'œuvre au-delà des 48 heures par semaine autorisées par la Directive européenne. Pus de 8 % indiquent travailler plus de 70 heures.
Une préoccupation importante au vu du lien entre temps de travail et qualité de l’état de santé. Les attentes de ces étudiants et jeunes médecins vis-à-vis de leur ordre sont conséquentes : 92 % d’entre eux déclarent que l’entraide à leur égard devrait être une mission de l’Ordre.
Ce dernier réfléchit donc à l’instauration d’un compagnonnage dans l’apprentissage du métier. Un moyen de lever l’angoisse de l’inconnu et de favoriser une bonne santé chez les futurs praticiens.