Le nombre est stable, les inégalités persistent. En 2015, 218 000 Françaises ont eu recours à une interruption volontaire de grossesse (IVG). A quelques milliers près, cette statistique est stable depuis 2006, comme le montre la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) dans un rapport. Mais dans le détail, ces chiffres dévoilent de grands écarts en fonction de l’âge et de la région d’origine.
Du simple au double
En France métropolitaine, pour 1 000 femmes en âge de procréer, 14 ont recours à l’IVG. Dans les départements d’outre-mer, c’est presque le double. Ces grandes disparités se retrouvent aussi entre les différentes régions. Les avortements sont bien plus fréquents en Île-de-France et en Provence-Alpes-Côte-d’Azur qu’en Pays de la Loire. L’écart passe du simple au double.
Ce n’est pas faute de contraception puisque la quasi-totalité de cette population l’utilise en cas de rapports hétérosexuels. L’usage de la pilule du lendemain est aussi en hausse depuis plusieurs années.
En revanche, les inégalités d’accès aux soins sont une réalité. La ministre de la Santé, Marisol Touraine, a tenté de les réduire avec un plan présenté en janvier. L’objectif : lever les obstacles territoriaux. Mais il semble qu’il faille attendre davantage avant d’en observer les effets. Au chapitre des écarts figure aussi la période de l’année : les interruptions volontaires de grossesse sont moins fréquentes pendant l’été et en début d’année.
Plus d’IVG en ville
Toutes les femmes n’ont pas le même recours à l’IVG, souligne aussi ce rapport. Celles de moins de 20 ans sont les moins nombreuses à y faire appel. Avec le temps, la part de personnes touchées augmente avant d’amorcer un recul vers 30 ans. C’est également l’âge moyen auquel les femmes accouchent pour la première fois.
Source : Rapport de la DREES
La loi française prévoit deux formes d’IVG : médicamenteuse ou instrumentale. Cette dernière a connu une forte progression à l’hôpital, où elle représente la moitié des actes, contre 10 % en 1992. Ces établissements restent d’ailleurs largement privilégiés par les femmes. Seules 18 % d’entre elles se rendent en cabinet libéral et 1,5 % en centre de santé. Là encore, hors Ile-de-France et Provence-Alpes-Côte-d’Azur, le recours est marginal.