Elles sont de plus en plus nombreuses à en souffrir, et le sport pourrait les aider. Chez les femmes atteintes d’une stéatohépatite non-alcoolique (appelée aussi maladie du foie gras, ou NASH), l'activité physique ralentirait la progression de la maladie, selon une étude brésilienne publiée dans la revue Menopause.
Pour mener à bien cette étude, les chercheurs ont réunis 40 femmes obèses et atteintes de NASH, pendant près de 6 mois. Elles ont été divisées en deux groupes : l’un a pratiqué un entraînement sur tapis de course deux fois par semaine et l'autre pas. Les séances duraient entre 30 et 50 minutes. Avant et après les séances, les chercheurs ont relevé le pourcentage de graisse et de masse musculaire. Les lipides, cytokines, enzymes du foie ont été également notés. Sans oublier le poids, l’IMC ou encore le tour de taille. Durant l'expérience, l'alimentation des deux groupes a été restreinte en calories.
Une maladie de plus en plus fréquente
La stéatohépatite non-alcoolique est une maladie courante du foie. En Europe, 20 à 30 % de la population générale est susceptible de souffrir d’une NASH. Cette pathologie, qui n’est pas le résultat d’une consommation excessive ou régulière d’alcool, est favorisée par le surpoids et provoque souvent une résistance à l'insuline. Au regard du nombre croissant de personnes souffrant d’obésité dans le monde, la NASH risque de se répandre, craignent les chercheurs. « Malheureusement, bien qu’elle soit aujourd’hui très répandue, la NASH n’est pas souvent détectée chez la femme ménopausée », déplorent les chercheurs. Car c’est pendant la ménopause – alors que les œstrogènes diminuent dans le sang – que le métabolisme évolue, pouvant entraîner des risques de surpoids, d’obésité abdominale, d’hypertension… Autant de facteurs qui contribuent au risque de développer une NASH. La santé cardiovasculaire des femmes est alors fragilisée. Comme le détaillent les chercheurs, les femmes atteintes de NASH ont des capacités cardiorespiratoires inférieures.
Une sensible perte de poids
Résultat, après six mois d’étude, les chercheurs ont observé une diminution du tour de taille, de l’IMC ou encore une augmentation du HDL-cholestérol chez le groupe de femmes ayant pratiqué une activité physique. Par ailleurs, ces femmes présentaient une amélioration significative de leurs capacités cardiorespiratoires. La stéatose hépatique était également plus marquée dans le groupe contrôle.
Cependant, l'entraînement n'a pas eu d'effet sur la résistance à l’insuline. De plus, le sport « n’a eu aucun effet significatif sur la composition corporelle et le profil glycémique », soulignent les chercheurs. Les enzymes hépatiques et les taux de cytokines eux non plus n’ont pas évolué de manière importante. « Notre étude montre l’importance de conseiller aux femmes ménopausées souffrant de NASH de pratiquer une activité physique régulière, pour éviter que la maladie s’aggrave, souligne l’auteure principale de l’étude JoAnn V. Pinkerton. D’autres études seront nécessaires pour saisir si le sport prévient la cirrhose du foie, ou s’il intervient dans la diminution des réactions inflammatoires », conclut-elle.