La mobilisation des patients atteints de la maladie de Lyme semble avoir payé. Après la manifestation organisée ce mercredi à Paris, les associations ont été reçues au ministère de la Santé, qui a annoncé dans la soirée un plan d’action national. Il sera présenté dès le mois de septembre aux associations.
Depuis des années, les malades tentent d’alerter sur la borréliose de Lyme dont ils souffrent et qu’ils estiment à la fois mal diagnostiquée et mal prise en charge dans l’Hexagone. Selon les associations de patients, les tests utilisés en France ne sont pas assez sensibles et induisent de fait un sous-diagnostic important. Plusieurs malades avaient d’ailleurs annoncé leur volonté de porter plainte contre les laboratoires qui fabriquent ces tests.
Autre problème, quand la pathologie est identifiée, son traitement. La Haute Autorité de santé a émis des recommandations quant à la prise en charge de cette infection bactérienne, due à une morsure de tique. Mais là encore, les patients estiment que ce protocole n’est pas adapté. Si le traitement antibiotique préconisé est efficace chez beaucoup de patients, certains continuent de ressentir des symptômes sur de longues périodes. Mais la prescription d’antibiotiques à long terme n’est pas reconnue dans cette indication ; résultat, certains médecins prescripteurs se sont faits tancer par l’Assurance maladie et d’autres praticiens refusent, eux, de prescrire. Certains patients se retrouvent donc dans l’impasse, à l’instar de Matthias Lacoste, un jeune père qui a finalement entamé une grève de la faim pour tenter de faire reconnaître la nécessité d’un congé maladie par sa caisse d’assurance.
Une situation qui pourrait donc évoluer avec le plan promis par le ministère de la Santé. Dans son communiqué, celui-ci précise ainsi que les objectifs sont de renforcer la prévention, consolider son diagnostic et améliorer la prise en charge des personnes atteintes. Le ministère souligne cependant que ce plan « s’inscrit dans la continuité des actions engagées depuis 2014 », actions qui jusqu’ici semblent avoir bien peu convaincu les patients.
Parmi les actions annoncées, la saisine de la Haute Autorité de santé « pour qu’elle mette à jour ses recommandations sur le traitement des formes avancées de la maladie ».