Créé en 1990, le service national d'aide à distance Sida Info Service (téléphone et internet) est au plus mal ! Depuis mars, l'association, qui œuvre dans l'information contre le VIH/sida, a été placée en redressement judiciaire par le Tribunal de Grande Instance de Paris. Une situation que le personnel ne supporte plus. D'autant plus qu'elle empire.
Dans un communiqué commun, le syndicat SUD, le Comité d'entreprise (CE) et le CHSCT (1) de l'association écrivent en effet que « chaque jour, les conditions de travail se détériorent ». Ils racontent par exemple qu'après avoir quitté leurs locaux du boulevard de Charonne – Paris 20e pour Ivry-sur-Seine en décembre 2014 pour faire des économies, « voilà que, faute d’argent, l’association a dû à nouveau déménager, cette fois à Pantin ». Mais les salariés déplorent de n'avoir été informés de ce transfert que le 15 juin, « pour une installation à Pantin le 22 !!! ».
Un site inaccessible depuis plus de 10 jours
Des salariés en grève
Les subventions de l'INPES en cause
Pour expliquer comment elle en est arrivée là, l'association écrivait en mars dernier que suite à « une baisse drastique et constante des subventions de l’INPES (2), Sida Info Service a maintenu jusqu’ici ses activités grâce à des mesures de réduction de ses coûts ». Une version démentie par François Bourdillon, Directeur général de l'Inpes : « Depuis 10 ans, l’Inpes et le ministère chargé de la Santé soutiennent l’association Sida Info Service, en particulier financièrement, via des subventions. Lors de son Conseil d'administration du 9 décembre 2015, l'Inpes a voté le renouvellement à l'identique de la subvention pour 2016, d'un montant de 5 millions d'euros. 30 % de cette subvention ont été versés à l'association, cette semaine », rectifiait-il dans un communiqué. Difficile d'y voir clair...
(1) Le Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail
(2) Institut national de prévention et d'éducation pour la santé