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Grève du personnel

Sida Info Service ne répond plus à l'appel

Par Julian Prial

Depuis des mois, les salariés de Sida Info Service se mobilisent pour dénoncer la gestion hasardeuse d’une gouvernance à la dérive. Leur site est indisponible depuis plus de 10 jours. 

derek@hatfielddesign.com

Créé en 1990, le service national d'aide à distance Sida Info Service (téléphone et internet) est au plus mal ! Depuis mars, l'association, qui œuvre dans l'information contre le VIH/sida, a été placée en redressement judiciaire par le Tribunal de Grande Instance de Paris. Une situation que le personnel ne supporte plus. D'autant plus qu'elle empire.

Dans un communiqué commun, le syndicat SUD, le Comité d'entreprise (CE) et le CHSCT (1) de l'association écrivent en effet que « chaque jour, les conditions de travail se détériorent ». Ils racontent par exemple qu'après avoir quitté leurs locaux du boulevard de Charonne – Paris 20e pour Ivry-sur-Seine en décembre 2014 pour faire des économies, « voilà que, faute d’argent, l’association a dû à nouveau déménager, cette fois à Pantin ». Mais les salariés déplorent de n'avoir été informés de ce transfert que le 15 juin, « pour une installation à Pantin le 22 !!! ».

Un site inaccessible depuis plus de 10 jours 

Et ce déménagement a son lot de désagréments. Les sites Internet de l’association sont depuis inaccessibles... Les usagers de Sida Info Service ne peuvent plus utiliser les services de la relation d’aide à distance (questions mail, LiveChat, Forum...) pour s’informer sur la prévention du VIH/sida, des IST, des hépatites...
 
Pire, ils et elles ne peuvent plus bénéficier d’explications sur le traitement d’urgence (TPE), de soutien en cas de contamination par le VIH ou une hépatite, ou encore d’une orientation vers un centre de dépistage ou d’un hôpital... 
 

Des salariés en grève 

Dans ce contexte, les salariés étaient en grève le jeudi 30 juin 2016. Et la liste de leurs revendications est longue. Ils exigent notamment une transparence immédiate et totale des intentions de la Direction et de l'Administrateur judiciaire, et exigent le respect du droit du travail, « outil de protection de la dignité des salariés et de leur engagement continu pour avoir fait de SIS une structure de référence nationale et internationale ».


Les subventions de l'INPES en cause

Pour expliquer comment elle en est arrivée là, l'association écrivait en mars dernier que suite à « une baisse drastique et constante des subventions de l’INPES (2), Sida Info Service a maintenu jusqu’ici ses activités grâce à des mesures de réduction de ses coûts ». Une version démentie par François Bourdillon, Directeur général de l'Inpes : « Depuis 10 ans, l’Inpes et le ministère chargé de la Santé soutiennent l’association Sida Info Service, en particulier financièrement, via des subventions. Lors de son Conseil d'administration du 9 décembre 2015, l'Inpes a voté le renouvellement à l'identique de la subvention pour 2016, d'un montant de 5 millions d'euros. 30 % de cette subvention ont été versés à l'association, cette semaine », rectifiait-il dans un communiqué. Difficile d'y voir clair...

 
(1) Le Comité d'Hygiène, de Sécurité et des Conditions de Travail

(2) Institut national de prévention et d'éducation pour la santé