Résister à la tentation du shopping en pleine période de soldes n'est pas chose aisée. Pourtant, à l'approche des vacances, beaucoup de familles sont contraintes à se restreindre. Mais dans d'autres cas, c'est notre cerveau qui décide pour nous. Notamment en fin de la journée, où la fatigue nous pousserait plutôt à faire le choix de la récompense immédiate. C’est ce que révèle une étude publiée dans Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Dans ses travaux, l'équipe du chercheur français Bastien Blain (1) a mené des expériences comportementales sur 50 personnes d’une moyenne d’âge de 24 ans. Répartis en 3 groupes, une partie des participants devait résoudre des exercices compliqués pendant une durée de plus de 6 heures.
Parallèlement, le deuxième groupe devait, lui, plancher sur des exercices simples, alors que le dernier groupe jouait à des jeux vidéo ou lisait des articles. A intervalles réguliers, les chercheurs demandaient à tous les participants de choisir entre recevoir une petite somme d’argent immédiate, ou une grosse somme d’argent plus tard.
Baisse d'activité dans une zone du cerveau
Et les résultats sont sans appel. Ils montrent qu’un travail cognitif prolongé favorise un choix impulsif, et que cette décision est liée à la baisse d’activité d’une région du cerveau impliquée à la fois dans ces exercices et dans les choix monétaires. Celle-ci s'appelle le cortex préfrontal latéral (LPFC).
En conclusion, plusieurs heures de travail intense peuvent nous conduire à choisir la récompense à court terme plutôt qu’un bénéfice plus élevé mais lointain. « Mieux vaut donc éviter de prendre une décision importante en fin de journée, notamment financière », concluent les auteurs de l'étude dans un communiqué.
(1) Unité Inserm 1127 / Institut du Cerveau et de la Moelle épinière (Paris)