La procréation médicalement assistée (PMA) reste interdite en France pour les couples lesbiens, mais la loi s’assouplit. Laurence Rossignol, ministre des Familles, a en effet confirmé ce lundi l’abrogation d’une circulaire visant à poursuivre les gynécologues qui conseillent aux patientes célibataires et lesbiennes d’aller à l’étranger pour effectuer une PMA. Ces derniers peuvent être condamnés à 5 ans de prison et 75 000 euros d’amende.
Cette suppression a été promise aux associations LGBT (lesbiens, gays, bi et trans) la semaine dernière par François Hollande. « Le président de la République n'a fait que dire ce que nous pensons les uns et les autres, c'est qu'il n'y a aucune raison de discriminer les couples homosexuels, les couples lesbiens [...] en leur refusant l'accès à une technologie qui est ouverte aux couples hétérosexuels », a expliqué Laurence Rossignol sur Public Sénat ce lundi matin.
En mars dernier, 130 médecins avaient signé un manifeste réclamant un assouplissement de la législation française au nom de l'équité.
L'avance de nos voisins européens
La ministre a également reconnu qu’à « titre personnel » et comme de « nombreux membres du gouvernement », elle souhaitait que la PMA soit ouverte « aux couples de lesbiennes qui peuvent se marier ». Une « ambition » freinée par « la violence des réactionnaires et des conservateurs », a-t-elle expliqué. Une référence claire aux manifestants de la Manif pour tous, qui ont massivement protesté contre le mariage homosexuel en 2013.
La PMA est autorisée pour les couples de femmes dans une dizaine de pays européens, dont la Belgique, l’Espagne ou l’Autriche. Dès lors, de nombreuses Françaises n’hésitent pas à traverser les frontières pour avoir un enfant.