Les antibiotiques, c’est pas automatique ! Et pour cause, l’usage généralisé de ces médicaments provoque des résistances parmi les bactéries. Les espèces qui répondaient auparavant au traitement évoluent, se renforcent, et certaines résistent désormais à tous les antibiotiques connus. Dans ce contexte, les recommandations vont vers la prudence et la prescription avec parcimonie. Mais est-ce vraiment sans danger pour les patients ?
Une étude parue dans le British Medical Journal a analysé les conséquences pour la sécurité d’une diminution de la prescription d’antibiotiques. Ils ont suivi 610 médecins généralistes britanniques et leurs quatre millions de patients pendant dix ans et se sont penchés sur l’apparition de complications dans les infections respiratoires.
Pas de complications supplémentaires
Résultat : les complications graves (méningites, abcès cérébral, syndrome de Lemierre…) ne sont pas plus fréquentes chez les médecins qui prescrivent peu d’antibiotiques. Les taux de pneumonie et d’abcès des amygdales sont très légèrement supérieurs. Prescrire moins d’antibiotiques contribuerait à un cas supplémentaire d’abcès amygdalien tous les dix ans. Un chiffre faible qui n’inquiète pas les chercheurs, d’autant plus qu’une prescription reste possible à posteriori dans ces cas-là pour traiter les complications.
A contrario, moins d’antibiotiques, c’est moins d’effets secondaires. Les plus courants concernent un patient sur dix : éruptions cutanées, diarrhées, ou encore vomissements. Dans de rares cas, une anaphylaxie, c'est-à-dire un choc allergique violent qui perturbe la circulation sanguine. Les scientifiques peuvent donc rassurer les médecins : ils peuvent prescrire moins d’antibiotiques en toute sécurité.