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Quatre grandes priorités

E-santé : Marisol Touraine prend le virage numérique

Par Julian Prial

Marisol Touraine a présenté aujourd’hui sa stratégie nationale e-santé 2020. L'objectif de ce plan est d'accompagner les acteurs du système de soins dans le virage numérique.

ROMUALD MEIGNEUX/SIPA

« Le numérique est comparable au bouleversement apporté par l’électricité à la fin du XIXe siècle. Il s’est inscrit dans chacun de nos gestes du quotidien, et constitue un terreau nouveau, incroyablement fertile et prometteur, qui permet l’éclosion chaque jour de nouvelles inventions ». C'est avec ces mots enthousiastes que Marisol Touraine a présenté ce lundi sa stratégie nationale e-santé 2020. Dans les locaux de la start-up parisienne BePatient, elle a dévoilé un plan s’articulant autour de quatre grandes priorités.

La première consiste à développer la médecine connectée à travers un plan « big data » en santé, « pour mieux comprendre les maladies, mieux accompagner les patients et mieux anticiper les crises sanitaires ». Il est le fruit d’une réflexion lancée en septembre dernier. « Ce plan permettra par exemple la mise au point de nouvelles applications de suivi à distance ou d’interprétation des données médicales pour assister les médecins dans leurs diagnostics », a précisé la ministre.

De plus, elle a annoncé en parallèle la formation d'un groupe de réflexion sur le big data en santé qui devrait lui rendre ses conclusions à la fin de l’année 2016. Enfin, aux questions : quels usages du big data doivent être encouragés, à quelles conditions, la consultation citoyenne a porté ses fruits, a souligné la ministre. Le site internet a comptabilisé près de 35 000 visites. Et au total, 1 230 contributions ont été recueillies.

Simplifier les démarches administratives 

Avec ce plan, la locataire de l'avenue Duquesne (Paris) souhaite également encourager la co-innovation entre professionnels de santé, citoyens et acteurs économiques par le lancement d’appels à projets dédiés à l’e-santé ou le développement de living labs. Cela « afin d’imaginer, en lien direct avec les utilisateurs, la médecine de demain (outils de télémédecine, applications de suivi des traitements, etc) », est-il écrit dans le texte. 

Troisièmement, la ministre de la Santé veut simplifier les démarches administratives des patients (admission, prise de rendez-vous en ligne, paiement des factures, etc). Et elle va aussi outiller la démocratie sanitaire à l’aide d’une plateforme numérique facilitant la consultation et la participation des usagers.

Tout commence par la sécurité 

Enfin, le gouvernement dont fait partie Marisol Touraine souhaite renforcer la sécurité des systèmes d’information en santé grâce à un plan d’action dédié. « La sécurité. J’en termine par là, mais c’est par là que tout commence », a-t-elle insisté.

Côté agenda, la ministre mettra en place à l’automne prochain un conseil stratégique pour piloter la stratégie e-santé 2020. Il réunira des représentants des professionnels du secteur, des usagers, des industriels et les institutions publiques qui concourent à sa mise en œuvre. 

« La rencontre entre le numérique et la santé est une promesse pour les patients, les professionnels et le système de santé dans son ensemble. Cette stratégie permettra à la France d’entrer pleinement dans l’ère de la médecine digitale », a conclu Marisol Touraine.

Un soutien à l’innovation et à l’e-santé depuis 2012 

Les mesures présentées aujourd’hui complètent les actions menées par la ministre de la Santé depuis 2012, telles que le programme hôpital numérique, le plan « Territoire de soins numérique », et les expérimentations de télémédecine. Ces dernières ont été lancées dans neuf territoires. Ainsi, 2,5 millions de patients peuvent dès à présent consulter à distance un médecin. Cette expérimentation sera dans les prochains jours étendue au télésuivi de patients souffrant du diabète, d’insuffisance respiratoire, cardiaque ou rénale.

Marisol Touraine a par ailleurs annoncé, en mai dernier, un plan d’investissement de 2 milliards d’euros. Il comprendra 750 millions d’euros dédiés au numérique et aux outils de coordination autour des parcours de soins. Dès 2017, tous les citoyens pourront, s’ils le souhaitent, créer en quelques clics leur dossier médical partagé.