Après l’encéphalite japonaise et la dengue, Sanofi investit massivement dans un vaccin contre le virus Zika. Sa branche dédiée, Sanofi Pasteur, ne lésine pas sur les moyens pour y parvenir. Elle a annoncé ce 6 juillet un partenariat avec l’Institut Walter-Reed, rattaché à l’armée américaine. Transfert de technologies et essais cliniques sont prévus.
Des essais de phase II
En s’associant avec l’Institut Walter-Reed, Sanofi Pasteur donne un coup d’accélérateur à ses recherches contre le virus Zika qui sévit en Amérique latine. Le laboratoire français tente de dériver son vaccin contre la dengue, un virus de la même famille, mais les avancées sont pour le moment limitées. L’Institut américain, lui, a déjà bien progressé : des essais précliniques – sur des primates non humains – ont révélé des résultats encourageants.
Les chercheurs de l’Institut Walter-Reed cèderont donc leur technologie dans le cadre du partenariat. Tests immunologiques qui évaluent la réponse en anticorps neutralisants, vaccin inactivé purifié, échantillons biologiques des phases précliniques : voilà ce que récupère Sanofi dans cet accord.
En échange, le laboratoire s’engage à produire des lots pour les essais de phase II mais aussi à optimiser son processus de fabrication, afin d’être plus productif au moment de la mise sur le marché.
Répondre à l’urgence
Pour Sanofi, l’accord correspond à une stratégie à la fois de court et long terme. John Shiver, vice-président senior du secteur « recherche et développement », admet vouloir « collaborer pour arriver plus vite en phase d’essais cliniques et pouvoir proposer un vaccin dans la situation d’urgence que nous connaissons actuellement, et adapter notre propre technologie pour pouvoir assurer la production du vaccin pour les années à venir. »
L’arrivée d’un vaccin n’est pas prévue dans l’immédiat, mais l’expérience du laboratoire français dans les produits contre les Flavivirus (dengue, encéphalite japonaise) pourrait s’avérer précieuse. C’est sans doute des partenariats de cette ampleur que visait l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) en évoquant une « stratégie unique » à la mi-juin.
Au dernier bilan, le virus Zika s’est installé dans 47 pays. Il est responsable de plusieurs milliers de cas. Chez la femme enceinte, il est associé à la microcéphalie du fœtus. Les patients peuvent aussi développer des complications neurologiques graves, comme le syndrome de Guillain-Barré.