« Tu es rouge comme un homard ! » « On pourrait faire cuire un œuf au plat sur ta peau ! » Avec les beaux jours, les plaisanteries sur les malheureux qui ont pris un coup de soleil risquent de se multiplier. Entre mauvaise connaissance des étiquettes et écrans solaires de mauvaise qualité, les causes sont multiples. Parfois, la faute revient au fabricant lui-même, qui survend son produit. C’est ce que dénonce l’UFC-Que Choisir dans son dernier numéro.
Régulés à l’échelle européenne
L’association de consommateurs a réalisé un test sur 17 écrans solaires à l’indice élevé (50 et 50+) destinés aux enfants. Dans un tiers des cas, la protection n’était pas suffisante. Si les UVB sont bien filtrés, ça n’est pas le cas pour les UVA qui pénètrent en profondeur dans le derme (voir encadré). 5 produits livrent donc un écran insuffisant au vu des critères de l’Union européenne, contrairement à ce que prétend l’emballage. UFC-Que Choisir a porté plainte contre les marques qui les fabriquent (Clarins, Bioderma, Biosolis, Alga Maris, Lovea) pour « pratique commerciale trompeuse » et « tromperie ».
Au-delà de l’aspect légal, cette affaire révèle toute la complexité des étiquettes sur les différents écrans solaires. Indice de protection, mention des UV filtrés, durée d’utilisation optimale, filtres utilisés… La lecture des emballages est bien difficile à qui n’est pas initié aux arcanes.
Les différents éléments affichés sur les produits solaires sont régulés par une directive de l’Union européenne. Ils permettent d’établir le niveau de défense conféré, dans le cadre d’une bonne utilisation.
Filtres, UVA, UVB
La mention la plus connue est le facteur de protection solaire (FPS ou SPF). Il se traduit par un indice, de 6 à 50+, qui informe sur l’écran contre les UVB. Cet indice exprime le facteur de multiplication du temps qui s’écoule avant l’apparition d’un coup de soleil. Pour un individu à la peau clair, 10 minutes sont nécessaires avant que la peau ne rougisse. Un indice de 15 confère donc une protection de 150 minutes.
Le filtre contre les UVA est également régulé : il doit correspondre, au minimum, à un tiers du SPF. Le symbole « UVA » est alors encerclé. Dans tous les cas, la protection n’est pas totale. Les arguments « écran total » et « protection à 100 % » sont donc mensongers.
Depuis quelques années, deux autres mentions figurent dans l’argumentaire des fabricants d’écrans solaires. Certains mettent en avant l’usage de filtres minéraux. Ils se substituent aux filtres chimiques, libérés lors du contact avec l’eau et nocifs pour les algues. Moins toxiques pour l’environnement, ils protègent toutefois moins des UVA. Les nanoparticules peuvent aussi être indiquées sur les emballages, leur mention étant obligatoire depuis 2013. Mais dans les faits, peu de marques admettent les utiliser.
Source : Agence nationale de sécurité du médicament
Adapter la protection est important
Le soleil darde en notre direction plusieurs formes de rayonnements. Les plus nocives pour la peau prennent la forme d’ultraviolets de deux types : UVA et UVB. Ces derniers sont arrêtés par les verres et leurs atteintes se limitent à l’épiderme. Les UVA sont plus agressifs : vitres et fenêtres ne les stoppent pas et ils pénètrent dans le derme. Une exposition sans protection peut donc provoquer coups de soleil, lucites, photosensibilisation médicamenteuse, vieillissement cutané et cancers de la peau.
Une protection correcte contre les UV s’adapte en fonction du phototype de la peau (très sensible, sensible, intermédiaire, résistant), qui correspond à la vulnérabilité face aux coups de soleil, et du type d’exposition (modéré, important, extrême). Les produits choisis doivent être appliqués en quantité suffisante – 6 cuillères à café pour un corps d’adulte – et de manière uniforme. L’Agence de sécurité du médicament recommande l’usage de crèmes pour le visage, de sticks pour les lèvres, le nez et le contour des yeux, et de réserver laits, sprays et gels à un usage sur le reste du corps.