La sécurité des autoroutes concédées (1) par l'Etat français s'améliore. Les résultats 2015 du bilan de l'ASFA (2) en la matière s'inscrivent dans la tendance de réduction du nombre des accidents mortels enregistrée depuis 2002.
Sur cette période, le nombre de morts a été divisé par deux, alors même que le nombre de kilomètres parcourus augmentait de 37 %. Un bilan positif mais qui cache aussi des zones d'ombre.
Ces professionnels mettent en relief 4 facteurs d’accident résultant des mauvais comportements des conducteurs.
Des résultats à méditer à la veille d'un week-end de départ en vacances que Bison Futé annonce rouge.
Le plus marquant concerne les accidents liés à l’inattention qui progressent de 17 % entre 2011 et 2015. Elle met gravement en danger la sécurité des personnels en intervention, avec encore 19 blessés et 119 accidents en 2015. Pour cette raison, l’ASFA et les sociétés d’autoroutes indiquent d'ores et déjà qu'elles « intensifieront leurs messages de prévention sur les dangers de l’utilisation au volant des équipements électroniques (téléphone, GPS, etc), y compris lors des déplacements professionnels ».
L'inattention fait des ravages donc, mais l'inconscience aussi. En 2015, la prise d’alcool, de drogues et de médicaments est en cause dans 25 % des accidents mortels. La moitié de ces accidents sont le fait de conducteurs de moins de 35 ans. « C'est une hausse préoccupante de ce facteur, qui était relativement stable depuis 2006 », déplorent les auteurs de l'étude.
La somnolence plus meurtrière que la vitesse
Pas forcément liée aux drogues ou à l'alcool, la somnolence au volant demeure, elle aussi, une cause importante d’accidents mortels (24 % en 2015). Un chiffre noir à relativiser car il y a du mieux dans ce domaine. L'AFSA écrit en effet que « les campagnes contre la somnolence au volant menées depuis 2006 ont montré leur efficacité (-42 % d’accidents) ». « Les sociétés d'autoroutes et l'ASFA poursuivront leurs efforts, sans relâche, pour lutter contre ce facteur d’accidents dont elles ont contribué à révéler l’importance », ajoute-t-elle.
Enfin, la vitesse excessive demeure en cause dans 15,5 % des accidents mortels en 2015. Mais ce type d'accident a baissé de moitié depuis une quinzaine d'années, date de la mise en place du contrôle sanction automatisé. Cependant, les baromètres et observatoires des vitesses du secteur (ASFA, Sanef, Fondation VINCI Autoroutes) relèvent tous une légère augmentation de la vitesse moyenne. « L’ASFA poursuivra son action sur l’importance de respecter les vitesses limites et d’adapter sa conduite à l’état du trafic », conclut l'étude.
Le portrait-robot de l'accident de la route
L'analyse plus approfondie des accidents mortels sur la route lors de ces 5 dernières années (2011-2015) est sans appel. Elle montre que les accidents mortels qui se produisent sur autoroutes concédées impliquent principalement des véhicules légers (70 %), contre 25 % de véhicules lourds et 5 % de deux roues.La majorité de ces accidents (68 %) surviennent de jour (6h00-22h00). Cependant, 32 % des accidents mortels ont lieu la nuit (22h00-6h00), alors même que cette période ne concentre que 10 % du trafic autoroutier.
Enfin, pour ceux que ces chiffres n'effrayent pas, la Sécurité routière récidive pour pousser à la vigilance. Aux premiers jours des grands départs de l’été, elle repart en campagne pour montrer toute l’absurdité d’un excès de vitesse. Avec la diffusion d'un nouveau clip télé (voir la vidéo ci-dessous).
Source : vidéo YouTube
(1) Les autoroutes concédées appartiennent à l’État qui en confie, pour une durée déterminée, le financement, la construction, l’entretien et l’exploitation à des sociétés concessionnaires d’autoroutes en contrepartie de la perception d’un péage.
(2) L'Association des Sociétés Françaises d'Autoroutes