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Santé publique France

Attentats de Paris : une enquête pour suivre les psycho-traumatismes

Par Julian Prial

L'agence de santé publique française lance une enquête auprès des victimes pour aider les pouvoirs publics à améliorer les stratégies de réponse en cas d'attentats. 

Thibault Camus/AP/SIPA

Les attentats terroristes du 13 novembre 2015 menés à Paris et au Stade de France ont fait 130 morts et 413 blessés hospitalisés. C'est une blessure à jamais béante dans le cœur de chaque Français. Alors, pour tenter d'apaiser la douleur des familles endeuillées et celle des milliers de personnes directement touchées, la communauté scientifique aussi y va de sa contribution. Les études pour évaluer et atténuer les conséquences de cette onde de choc se multiplient. 

Une étude épidémiologique menée par Santé publique France et l’ARS Ile-de-France après les attentats de janvier 2015 a déjà révélé leur impact important sur la santé mentale des personnes touchées : 6 mois après les événements, près de 4 personnes « civiles » sur 10 présentaient toujours au moins un trouble (stress post-traumatique, dépression, troubles anxieux). De plus, cette étude a montré que seulement 4 % des civils directement menacés ont spontanément consulté.

Un travail de compréhension des psycho-traumatismes et du recours aux soins que Santé publique France, l'Agence sanitaire, souhaite poursuivre. Elle annonce ce jeudi le lancement d'une nouvelle enquête.
Du 7 juillet au 1er octobre 2016, l’enquête ESPA 13 novembre sera menée en ligne auprès des personnes touchées de plus de 16 ans. « Ces travaux permettront d’aider les pouvoirs publics à agir en faveur des populations touchées par les attentats, et d’améliorer les stratégies de réponse face à ce type d’événement », précise l'Agence dans un communiqué.

De 20 à 40 minutes 

On sait déjà que le questionnaire qui prend de 20 à 40 minutes à compléter portera sur leur exposition aux événements, le retentissement sur leur quotidien et l’impact psychologique des événements, leur recours aux soins et l’accompagnement reçu.
Sont concernés les personnes « civiles », directement visées ou menacées par les terroristes, « ayant dû se cacher, témoins directs des attaques perpétrées » ; les professionnels qui sont intervenus, « des services de secours et des forces de l’ordre, des associations, des services des villes, de soins » ; les personnes endeuillées d’un proche.

Une étude qui n'est pas sans rappeler le projet de recherche ambitieux lancé récemment par l’Inserm, le CNRS et héSam Université. Dénommé 13-Novembre, il durera 10 ans et concernera 1 000 victimes des attentats, intervenants ou simples citoyens qui seront interrogés sur les attentats pour étudier la construction de la mémoire.

Un dispositif d'aide associé au questionnaire 
En lien avec l’enquête, Santé publique France propose un dossier informatif sur les conséquences post-traumatiques : quels sont les signaux qui doivent alerter ? Vers quelles structures se rendre si on souhaite une prise en charge ? Quelles sont les associations de victimes ?
Et des dispositifs de soutien psychologique sont mis à disposition des personnes en ayant besoin lors de leur réponse au questionnaire, conclut l'Agence.