Les troubles psychiatriques ne sont pas faciles à traiter, et les effets secondaires des médications sont souvent importants. Les traitements des maladies neuropsychiatriques comme la schizophrénie engendrent parfois des mouvements involontaires et des tremblements incontrôlables, le parkinsonisme. Si les victimes présentent les caractéristiques de la maladie de Parkinson, leur état est réversible, et les tremblements stoppent après l’arrêt des traitements. Le syndrome n’en est pas moins handicapant.
Une équipe franco-américaine a peut-être trouvé un début de réponse pour ces patients doublement handicapés par leur maladie. Dans un article publié dans Neuron, des chercheurs de l’Inserm et de l’université de Californie à Irvine (Etats-Unis) affirment avoir identifié l’origine de ces tremblements, et estiment qu’il serait possible de les supprimer.
Une histoire de dopamine
Ils ont montré chez la souris que ces effets indésirables résultent du blocage par les antipsychotiques d’un récepteur neuronal de la dopamine, appelé D2.
Le contrôle de la motricité, qui dépend d’un équilibre entre ce neurotransmetteur et l’acétylcholine, est alors perturbé. L’afflux trop important d’acétylcholine entraîne des dysfonctionnements : la catalepsie chez la souris, qui a pour équivalent les tremblements chez l’homme.
Une piste de traitement
« Ces observations clarifient le mécanisme jusque-là inconnu du déclenchement des effets secondaires moteurs des antipsychotiques, explique Emiliana Borrelli, directrice de recherche Inserm à l'université de Californie. Elles permettront d’aider le développement futur de médicaments dépourvus d’effets secondaires. »
« Ils génèrent également des informations importantes pour les thérapies combinées, c’est-à-dire l'utilisation de médicaments qui bloquent non seulement le récepteur D2 mais également les récepteurs à l’acétylcholine, qui pourraient être utilisées pour améliorer la vie des patients traités aux antipsychotiques », ajoute-t-elle.