Les avancées des dernières années dans les traitements contre le cancer doivent beaucoup à la médecine personnalisée. Et son avenir paraît prometteur, si l’on en croit les découvertes encourageantes réalisées par un groupe international de chercheurs. Ils sont en effet parvenus à montrer qu’il était possible de prévoir l’efficacité des anti-cancéreux sur des « lignées cellulaires », des cellules cultivées en laboratoire provenant en général de cellules cancéreuses modifiées, et dont la capacité de multiplication est en théorie infinie.
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont identifié les modifications génétiques de 29 types de tumeurs, chez 11 000 patients. Il les ont ensuite cherchées sur 1 000 lignées cellulaires, et ont testé 265 thérapies, pour observer leur efficacité comparative.
Fruit de la recherche internationale
« Pour cette étude, nous avons comparé le profil génétique de tumeurs de patients avec celui de cellules cancéreuses cultivées en laboratoire, explique le Dr Mathew Garnett du centre Sanger, et auteur principal de l’étude. Nous avons observé que ces lignées cellulaires portent les mêmes altérations génétiques que celles des cellules cancéreuses des patients. »
C’est la première étude de cette ampleur qui combine les données moléculaires issues des tumeurs de patients, des lignées cellulaires de laboratoire, et la réponse aux médicaments. Elle est le fruit d’une collaboration entre le centre Sanger, l’Institut européen de bioinformatique, et l’Institut Néerlandais contre le cancer. Ces découvertes peuvent paraître triviales. Elles sont en fait majeures, et bénéficient d’un article dans la revue scientifique Cell.
Un atout pour les essais cliniques
Cela signifie que les résultats des tests d’efficacité des médicaments sur les lignées cellulaires peuvent être utilisés pour anticiper leur efficacité réelle sur les tumeurs, débouchant sur une meilleure personnalisation des traitements.
« Nous devons trouver de meilleurs moyens d’identifier quels groupes de patients sont plus susceptibles de réagir positivement à de nouvelles molécules, explique le Dr Ultan McDermott de l’Institut Sanger, l’un des auteurs de l’étude. Les lignées de cellules pourront donc nous dire beaucoup plus sur les molécules, avant que nous ne les testions sur les patients, ajoute-t-il. Nous espérons que ces information vont, à terme, aider dans le développement des essais cliniques. »