« Où meurt-on en France ? ». Si on demande l’avis des Français, le choix se porte bien sûr sur le domicile. Mais dans les faits, que se passe-t-il réellement ? Pour le savoir, une étude publiée aujourd’hui dans le Beh (1) a analysé les certificats de décès de 1993 à 2008.
Premier constat : une majorité de Français meurt à l’hôpital. En 2008, 57% des décès sont survenus dans un établissement hospitalier, 27% au domicile, 11% dans une maison de retraite et 5% dans d’autres lieux. De plus, cette proportion de décès à l’hôpital est restée stable depuis une quinzaine d’années, observe le Beh.
Les hommes meurent davantage à l’hôpital que les femmes (60% contre 54%). De même, de 40 à 79 ans, la proportion de décès à l’hôpital est supérieure (62 à 68%) à celle enregistrée avant 40 ans (49%) et après 79 ans (58%).
Ce classement de la fin de vie dans un centre hospitalier place les tumeurs en tête (72%), loin devant les maladies cardiovasculaires (54%) ou les pathologies nerveuses (41%), comme la maladie d’Alzheimer ou de Parkinson.
Cette forte médicalisation de la fin de vie va donc à l’encontre des souhaits exprimés par les Français et des pratiques en vigueur dans plusieurs pays européens. Même si, relève l’étude, « se développent aujourd’hui des politiques de santé favorisant le maintien à domicile des patients, y compris au moment de la fin de vie (hospitalisation à domicile, services de soins infirmiers à domicile, réseaux de santé en soins palliatifs...) ».
(1) Elsa Gisquet, Albertine Aouba Régis Aubry, Eric Jougla Grégoire Rey,
Observatoire national de la fin de vie, Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès (CépiDc) de Inserm, Le Kremlin-Bicêtre