C'est le premier bilan ministériel de l’attentat terroriste survenu à Nice dans la soirée du 14 juillet. Et il est terrifiant. D'après un communiqué de la Direction Générale de la Santé (DGS), 188 patients ont été pris en charge dans les établissements de santé des Alpes-Maritimes. 52 d’entre eux sont en urgence absolue, dont 25 en réanimation.
De son côté, François Molins, Procureur de la République de Paris, a confirmé les chiffres les plus terribles. Il y a déjà 84 personnes décédées, dont 10 enfants et adolescents.
Face à cette onde de choc, un dispositif de prise en charge médico-psychologique a été mis en place à Nice et dans la région. Il est composé de quatre cellules d’urgence médico-psychologique (CUMP) dans lesquelles pourront se rendre les familles et les patients impliqués. Enfin, une ligne téléphonique interministérielle d’aide aux victimes et leurs proches a été ouverte par le Ministère des Affaires étrangères et du Développement international : 01 43 17 56 46.
Le "Plan blanc" hôpital déclenché
Par ailleurs, dès 23h30 hier soir, le centre de crises sanitaire du ministère de la Santé a été activé. Le "Plan blanc" hôpital d’urgence sanitaire a ainsi été déclenché par le centre hospitalier universitaire (CHU) de Nice pour faire face à un afflux de blessés.
Contacté par Pourquoidocteur après les attentats au Stade de France (Saint-Denis) perpétrés en novembre 2015, le Dr Christophe Prudhomme, urgentiste à l'Hôpital Avicenne (Bobigny) avait détaillé ce dispositif : « il consiste en la mobilisation de l'ensemble des hôpitaux d'Ile-de-France pour accueillir un nombre de victimes important. Cela implique l'arrêt des interventions chirurgicales programmées. On réserve les blocs opératoires aux blessés susceptibles d'arriver, tout en dégageant des lits de réanimation. Enfin, nous pouvons aussi ouvrir (si besoins) des lits supplémentaires », précisait-il.
Ce dispositif modifie également le planning du personnel des hôpitaux puisque les praticiens hospitaliers (PH) sont maintenus sur place entre les relèves d'équipes. Le Dr Prudhomme indiquait que « bien souvent, il n'est pas nécessaire de faire des rappels de personnels parce que spontanément ceux qui habitent proche de leur hôpital se présentent ».
François Hollande au CHU Pasteur à Nice
Du côté des réactions politiques, Marisol Touraine, ministre de la Santé, s’est rendue dans la nuit du 14 au 15 juillet à Nice, au chevet des blessés, pour leur exprimer toute sa solidarité. Elle a également adressé toutes ses pensées aux familles et aux proches des victimes. Enfin, la ministre a remercié les professionnels des hôpitaux « pour leur mobilisation exceptionnelle ».
Idem pour le Président de la République, François Hollande. Il s'est rendu ce vendredi après-midi auprès des blessés et a témoigné son soutien au personnel du CHU Pasteur (Nice).
Le chef de l'État a ensuite rencontré des forces de sécurité et des équipes de secours intervenues sur la promenade des Anglais après l'attaque.
Enfin, il a salué les héros d'un soir « ces médecins qui sont venus alors qu'ils n'étaient pas en service. Les bénévoles, et les associations qui se sont engagés ».
Pas de besoin en produits sanguins
L’Etablissement Français du Sang (EFS) l'a répété a plusieurs reprise ce vendredi : les besoins produits sanguins sont couverts. L' EFS appelle ainsi à la mobilisation des donneurs dans la durée, afin que l’ensemble des besoins continuent à être satisfaits. Les donneurs seront donc les bienvenus mais d'ici quelques jours (5 environ). Pour connaître la collecte de sang la plus proche de chez vous et tout savoir sur le don de sang : dondusang.net