La secrétaire d'Etat (auprès du Premier ministre) chargée de l'aide aux victimes, Juliette Méadel, a annoncé samedi que les premières indemnisations des victimes de l'attentat de Nice auront lieu « dès la fin de la semaine prochaine ».
Le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions (FGTI), en charge des indemnisations, « doit verser de premières provisions. J'ai demandé que ça intervienne dès la fin de la semaine prochaine », a-t-elle précisé depuis Nice où elle se trouvait.
Malgré cette annonce, plusieurs associations de victimes, interrogées par l'Agence France Presse (AFP), ont dit craindre que les personnes traumatisées à Nice, de par leur grand nombre (des milliers) et la difficulté qu'elles auront à prouver leur présence sur les lieux de l'attentat, soient privées de toute indemnisation.
Une réserve de 1,3 milliards d'euros
La ministre a tenu à les rassurer : « Nous veillerons à ce que les victimes, qu'elles soient choquées ou qu'elles soient indirectes (des parents de victimes, NDLR), soient indemnisées », a soutenu, Juliette Méadel après avoir visité la cellule d'aide niçoise située au Centre Universitaire Méditerranéen (CUM).
Elle a, par ailleurs, rappelé que le FGTI, créé en 1986, alors que la France connaissait une vague d'actes de terrorisme liés à la situation au Proche-Orient, dispose d'une réserve de 1,3 milliard d'euros. Mais après les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, des experts craignent cependant qu'il n'atteigne ses limites financières du fait du grand nombre de victimes sur la promenade des Anglais.
Prise en charge à 100 % par l'Assurance maladie
D'après le ministère de la Santé, suite à l’attentat survenu survenu sur la promenade des Anglais, 303 patients ont été pris en charge dans les établissements de santé de Nice (1) et des villes à proximité (Antibes, Cagnes-sur-Mer, Cannes, Grasse, Saint-Laurent-du-Var). Parmi ces 303 patients, une centaine s’est présentée dans les hôpitaux depuis vendredi midi.
Et ce dimanche, Marisol Touraine a fait un nouveau bilan de la situation : 85 personnes restent hospitalisées et 29 personnes sont encore en réanimation, dont 1 enfant. « Le pronostic vital de 18 personnes est engagé, dont 1 enfant », a-t-elle déclaré. Elle a ajouté que « près de 500 personnes ont été accueillies dans les cinq cellules psychologiques existantes (CUMP) ». « L'ensemble des personnes hospitalisées seront prises en charge à 100 % par l'Assurance maladie », a conclu la ministre de la Santé.
14 000 appels et 1 2000 mails reçus
Enfin, plus de 120 personnes sont mobilisés au sein de la Cellule Interministérielle d'Aide aux Victimes (CIAV). Elle réunit des agents des ministères de la Justice, de l'Intérieur, de la Santé et des Affaires étrangères, des professionnels de la santé, ainsi que les fédérations d'aide aux victimes et de victimes (INAVEM, FENVAC).
Pas moins de 76 répondants apportent une réponse téléphonique aux proches des victimes et aux victimes. Un numéro de téléphone unique a été diffusé (01 43 17 56 46). Ce sont, à cette heure, près de 14 000 appels et 1 200 mails qui ont été reçus.
Pour rappel, 84 personnes sont mortes suite à la folie meurtrière du terroriste Mohamed Lahouaiej Bouhlel.
(1) Centre hospitalier universitaire de Nice, hôpital Lenval, clinique du Parc Impérial, clinique Saint-Georges