Si les experts estimaient qu’une transmission de Zika était possible par voie sexuelle de la femme vers l’homme, aucun cas n’avait jusqu’alors confirmé leurs soupçons. Ils sont désormais fixés : une femme d’une vingtaine d’années aurait contaminé son partenaire, suite à un rapport sexuel vaginal, ont déclaré vendredi les CDC, les centres pour le contrôle et le prévention des maladies d'Atalanta.
« C'est un événement important, mais pas totalement inattendu, a commenté le Dr Jay Varma, commissaire adjoint du département de Santé de la ville de New York, où a eu lieu la contamination. De nombreux éléments biologiques indiquaient que cela pouvait se produire ». Le vecteur principal de transmission reste le moustique tigre, mais la découverte de ce cas pourrait bien obliger les chercheurs à réévaluer leurs prévisions de contaminations à la hausse.
L'analyse de sang confirme l'infection
La jeune femme aurait contaminé son partenaire à son retour d’un séjour dans une zone où le virus est actif – non précisée par les autorités sanitaires américaines – et où elle aurait été piquée par un moustique porteur. Une analyse de sang a confirmé que les symptômes dont elle a été victime dès le lendemain provenaient d’une infection par le virus Zika.
Entre-temps, elle a donc vraisemblablement contaminé son partenaire qui a, quant à lui, déclaré ne pas avoir voyagé en dehors des États-Unis au cours des douze derniers mois. L’origine de sa contamination ne semble plus guère faire de doute pour les CDC.
Les recommandations des CDC
« Dans la plupart des maladies sexuellement transmissibles, le risque de transmission est plus élevé d'un homme vers une femme », explique le Dr Jay Varma. Le chemin inverse reste néanmoins possible. Il estime qu’elle a pu être favorisée par le fait que la jeune femme infectée était au début de sa période menstruelle au moment du rapport sexuel. Il est alors possible que son partenaire soit entré en contact avec de faibles quantités de sang, facilitant ainsi la transmission.
Les CDC recommandent aux voyageurs rentrant de zones où le virus est actif d’utiliser des préservatifs (ou de s’abstenir) à titre de précaution, notamment pour les personnes dont la partenaire est enceinte. Si les conséquences d’une infection par Zika sont bénignes pour la plupart des personnes, il peut provoquer des défauts de développement du fœtus, et est notamment responsable de microcéphalies