Plus de 48 heures après l'attaque terroriste survenue sur la promenade des Anglais à Nice, Marisol Touraine a fait un nouveau bilan de la situation sanitaire. Lors d'une conférence de presse organisée sur place, elle a indiqué que 85 personnes restaient hospitalisées dans les hôpitaux niçois. 29 sont encore en réanimation, dont 1 enfant. « Le pronostic vital de 18 personnes est engagé, dont 1 enfant », a-t-elle précisé. Elle a ajouté que « près de 500 personnes ont été accueillies dans les cinq cellules psychologiques existantes (CUMP) » de la région. Enfin, la locataire de l'avenue Duquesne (Paris) a annoncé que « l'ensemble des personnes hospitalisées seront prises en charge à 100 % par l'Assurance maladie ».
Des indemnisations dès la semaine prochaine
De son côté, la secrétaire d'Etat (auprès du Premier ministre) chargée de l'aide aux victimes, Juliette Méadel, a annoncé samedi que les premières indemnisations des victimes de l'attentat de Nice auront lieu « dès la fin de la semaine prochaine ».
Le Fonds de garantie des victimes des actes de terrorisme et autres infractions (FGTI), en charge des indemnisations, « doit verser de premières provisions. J'ai demandé que ça intervienne dès la fin de la semaine prochaine », a-t-elle précisé depuis Nice où elle se trouvait.
Malgré cette annonce, plusieurs associations de victimes, interrogées par l'Agence France Presse (AFP), ont dit craindre que les personnes traumatisées à Nice, de par leur grand nombre (des milliers) et la difficulté qu'elles auront à prouver leur présence sur les lieux de l'attentat, soient privées de toute indemnisation.
Les limites de la réserve bientôt atteintes ?
La ministre a tenu à les rassurer : « Nous veillerons à ce que les victimes, qu'elles soient choquées ou qu'elles soient indirectes (des parents de victimes, NDLR), soient indemnisées », a soutenu Juliette Méadel après avoir visité la cellule d'aide niçoise située au Centre Universitaire Méditerranéen (CUM).
Elle a, par ailleurs, rappelé que le FGTI, créé en 1986, alors que la France connaissait une vague d'actes de terrorisme liés à la situation au Proche-Orient, dispose d'une réserve de 1,3 milliard d'euros. Mais après les attaques du 13 novembre à Paris et Saint-Denis, des experts craignent cependant qu'il n'atteigne ses limites financières du fait du grand nombre de victimes sur la promenade des Anglais.
14 000 appels reçus au 01 43 17 56 46
Enfin, plus de 120 personnes sont mobilisées au sein de la Cellule Interministérielle d'Aide aux Victimes (CIAV). Elle réunit des agents des ministères de la Justice, de l'Intérieur, de la Santé et des Affaires étrangères, des professionnels de la santé, ainsi que les fédérations d'aide aux victimes et de victimes (INAVEM, FENVAC).
Pas moins de 76 répondants apportent une réponse téléphonique aux proches des victimes et aux victimes. Un numéro de téléphone unique a été diffusé (01 43 17 56 46). Ce sont, à cette heure, près de 14 000 appels et 1 200 mails qui ont été reçus.
Pour rappel, 84 personnes sont mortes suite à la folie meurtrière du terroriste Mohamed Lahouaiej Bouhlel.