Le sida n’est pas une maladie qui appartient au passé. Loin de là. En 2015, près de 37 millions de personnes séropositives et plus de 2 millions de nouvelles infections ont été recensées. Mais seulement 17 millions de malades bénéficient d’un traitement antirétroviral. « L’égalité d’accès aux soins » est l’objectif de la 21ème conférence internationale sur le sida qui se tient du 18 au 22 juillet à Durban en Afrique du Sud. Quelques 18 000 chercheurs, médecins, leaders politiques et acteur de la lutte contre le sida venus du monde entier sont attendus pour relancer la bataille contre cette maladie.
Au cours des 3 dernières décennies, plus de 78 millions de personnes dans le monde ont été infectées par le VIH, et 35 millions de personnes sont décédées de maladies liées au sida. Grâce aux efforts de prévention et les avancées médicales, les malades des pays en développement ne meurent plus du sida. Mais dans les pays pauvres, notamment en Afrique, les ravages du Sida sont toujours présents. Pire, les nouvelles infections à VIH stagnent voire augmentent depuis 5 ans pointant le retard en matière de prévention dans certaines régions du monde. L’objectif fixé par les Nations Unies de mettre fin à l’épidémie à l’horizon 2030 est donc compromis.
A moins qu’un nouvel élan soit donné à la guerre contre le sida. « Nous tirons la sonnette d'alarme, avait déclaré Michel Sidibé, directeur exécutif d'ONUSIDA, lors de la publication du rapport sur le retard pris en matière de prévention. Les atouts de la prévention ne sont pas exploités. En cas de résurgence des nouvelles infections à VIH, l'épidémie deviendra impossible à maîtriser. Le monde doit immédiatement mettre en œuvre les actions requises pour mettre fin au retard pris en matière de prévention. »
Renforcer les financements
A Durban, différentes options de prévention efficaces seront présentées. La France devrait dévoiler de nouveaux résultats sur l'utilisation des antirétroviraux à visée préventive chez des séronégatifs qui vont s'exposer à un risque. Ce traitement préventif appelé la prophylaxie pré-exposition (PrEP) a récemment été autorisé dans notre pays et s’avère très prometteur. La stratégie Test and Treat (dépiste et traite) – testée en Afrique du Sud - consistant à prescrire un traitement antirétroviral immédiatement après le dépistage quel que soit la charge virale pour réduire le risque de transmission devrait également être au cœur des débats.
Les efforts financiers seront sans nul doute un sujet de préoccupation. Car pour parvenir à freiner la propagation du virus et éradiquer l’épidémie de sida, de nouveaux investissements devront être trouvés. « La science, l'innovation et la recherche ont fourni des options de prévention du VIH nouvelles et efficaces, avait souligné Michel Sidibé. Investir dans l'innovation est la seule manière de garantir les prochaines avancées, à savoir un remède ou un vaccin ». Aussi lors de la 21ème conférence internationale sur le sida, les décideurs politiques seront appelés à s’engager dans cette voie afin de garantir un accès aux traitements à tous les malades. Marisol Touraine, ministres des Affaires sociales et de la Santé, est attendue à Durban dès mardi.