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Conférence internationale sur le sida

VIH : pris 4 jours sur 7, le traitement reste efficace

Par Audrey Vaugrente

Alléger le traitement antirétroviral est une piste sérieuse contre le VIH. A raison de 4 prises par semaine, contre 7, la charge virale des patients séropositifs reste stable.

GRANT ERSKINE /AP/SIPA

D’une prise par jour à 4 par semaine. Lourds en effets secondaires, les antirétroviraux doivent actuellement être pris chaque jour par les personnes infectées par le VIH. Un traitement pesant qui suscite de nombreux abandons. Alléger la posologie semble possible. L’Agence nationale de recherche sur le Sida et les hépatites virales (ANRS) a présenté une étude encourageante à la Conférence internationale sur le sida, qui se tient à Durban (Afrique du Sud) du 18 au 22 juillet.

Réduire les coûts

A raison d’une prise quotidienne, les trithérapies exigent une observance parfaite de la part des patients. C’est la condition d’une bonne maîtrise de l’infection. Mais ce rythme s’accompagne d’effets indésirables comme nausées, maux de tête ou problèmes de peau. Certaines molécules provoquent même des troubles plus lourds, comme des hypersensibilités cutanées ou des intolérances.

Une étude menée en 2015 a montré qu’espacer les prises médicamenteuses est possible. En passant de 7 par semaine à 5, puis 4, la charge virale reste contrôlée. Cela signifie que le virus reste à de faibles niveaux et ne se réplique pas, ou peu. L’ANRS a cette fois recruté 100 patients pour confirmer ces résultats. Tous ont réduit la fréquence à laquelle ils ingéraient les trithérapies pendant 48 semaines. « L’objectif est de réduire les effets secondaires, les coûts des traitements et d’améliorer l’acceptabilité et l’adhésion au traitement », précise l’Agence dans un communiqué.

Un traitement bien suivi

Pour 96 volontaires, la diminution des prises n’a pas provoqué de hausse de la charge virale, qui doit être inférieure à 50 copies/mL de sang. Les trois autres patients sont revenus à des analyses normales dès que le schéma habituel a été rétabli. Aucune résistance aux traitements ne s’est développée par la suite.

L’allègement thérapeutique atteint aussi un second objectif : l’observance des patients. 96 % suivaient toujours le rythme de 4 jours par semaine après presque un an de suivi. « L’analyse des études d’observance a montré que le programme 4/7 jours a été très bien suivi et accepté par les patients », se félicite le Dr Pierre de Truchis, qui a mené les travaux.

Ces conclusions devront encore être validées dans le cadre d’un essai avec répartition aléatoire des volontaires. « Seul un essai randomisé permettra d'approuver cette stratégie », précise Jean-François Delfraissy, directeur de l’ANRS. 640 patients seront prochainement recrutés. Ils bénéficieront d’un traitement allégé pendant 48 semaines. Dans le même objectif d’alléger les doses administrées, l’Agence finance des travaux sur l’intérêt d’une demi-dose de médicament et de plusieurs bithérapies.