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Alimentation ou suppléments

Les omégas 3 réduisent la mortalité du cancer du côlon

Par Mathilde Ledieu

Les personnes atteintes d’un cancer colorectal sont moins susceptibles d’en mourir lorsqu’elles consomment beaucoup d’omégas-3, contenus notamment dans les poissons gras.

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Les omégas-3 participent à notre bonne santé. Dans certains cas, ils pourraient même éviter des morts. Une étude parue dans le British Medical Journal suggère que ces acides gras réduisent la probabilité de mourir d’un cancer du côlon, pour les patients atteints de cette pathologie.

 

Etude sur 170 000 personnes

Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs ont analysé les données de deux grandes études de long terme. L’une porte sur la santé de 121 700 infirmières américaines âgées de 30 à 55 ans. L’autre a suivi plus de 50 000 hommes professionnels de santé âgés de 40 à 75 ans, sur la période de 1986 à 2010. Tous les deux ans, les participants ont répondu à un questionnaire détaillé sur leur historique médical et leur style de vie. Diagnostic de cancer du côlon, taille, poids, tabagisme, prise d’aspirine et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens, exercice physique : de nombreux facteurs ont été pris en compte.

Les scientifiques ont aussi décomposé leur régime alimentaire grâce à un questionnaire. Pour chaque catégorie de nutriments, les volontaires devaient indiquer la fréquence de l’apport, de « jamais » à « 6 fois par jour ».

 

Confirmer les données

Parmi les participants, 1 659 ont développé un cancer du côlon, dont un tiers environ sont décédés au cours des dix années suivantes. Au total, 169 décès ont pu être attribués directement à la maladie, les autres étant dus à des maladies cardiovasculaires, ou d’autres cancers associés, par exemple.

En effet, les patients atteints de ce type de cancer qui prenaient 0,3 g d’omégas-3 par jour avaient un risque inférieur de 41 % de décéder par rapport à ceux qui ne consommaient que 0,1 g. Le fait d’augmenter son apport après le diagnostic du cancer a aussi une influence : une majoration de 0,15 g est associée à 70 % de risque en moins. Au contraire, baisser la prise l’augmente de 10 %. Ces effets sont observés aussi bien pour les sources d’omégas-3 alimentaires, provenant notamment des poissons gras, que pour les suppléments sous forme de comprimés par exemple. Ils sont particulièrement vrais pour les personnes grandes, avec un indice de masse corporelle inférieur à 25, ou qui consomment peu d’aspirine.

Les auteurs de l’étude ont constaté que les personnes atteintes de ce cancer et qui prenaient beaucoup d’omégas-3 étaient aussi plus susceptibles de pratiquer une activité physique, de prendre des vitamines, et des fibres, et de boire de l’alcool. En revanche, ils étaient moins susceptibles que les autres de fumer. Des éléments à prendre en compte dans l’analyse des résultats. Les chercheurs précisent que leur étude est observationnelle et ne permet pas de conclure sur une possible relation de cause à effet. D’autres études seront nécessaires et pourraient mener à des recommandations pour les patients si l’hypothèse se confirme.

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