La génétique n’est pas une fatalité. A l’heure où les propositions de tests se multiplient sur Internet, nombreux sont ceux qui seraient tentés de faire décrypter leur ADN. Pour autant, l’affolement n’est pas une réponse adaptée. Une équipe de l’université d’Edimbourg (Royaume-Uni) relativise le poids des gènes dans la survenue de certaines maladies courantes. L’environnement familial pèse aussi lourd dans la balance, expliquent-ils dans Nature Genetics.
Les auteurs de ces travaux se sont appuyés sur les résultats de la Biobanque britannique, qui rassemble les données génétiques de 500 000 personnes. Les dossiers médicaux de ces volontaires et de leurs familles, y compris adoptives, ont été passés au crible. 12 maladies courantes – dont l’hypertension, certains cancers ou encore des maladies neurologiques – ont fait l’objet d’une analyse détaillée.
Mieux comprendre les maladies
Le rôle des gènes dans de nombreuses pathologies est surestimé, concluent les chercheurs écossais. Dans le détail, cette surestimation est d’environ 47 %. Les facteurs de risque partagés par une famille, ce qu’ils qualifient d’environnement familial, ont un rôle plus prépondérant mais qui reste souvent ignoré. Et pourtant : dans l’hypertension artérielle, certaines maladies cardiovasculaires ou la dépression, ils comptent plus que la génétique. Il faut dire que la sédentarité et les habitudes alimentaires sont généralement associées à l’éducation.
A l’inverse, dans la démence, l’AVC ou la maladie de Parkinson, ce sont bien les gènes qui entrent en ligne de compte : l’influence de la famille joue un rôle mineur à inexistant. Voilà donc qui fournit matière à réflexion sur l’importance de l’ADN. L’équipe souligne que prendre davantage en compte le milieu familial est crucial. Cela permettrait de mieux comprendre comment les pathologies se développent et comment réduire le risque qu’elles apparaissent chez la descendance.