Les traitements de l’infertilité, notamment la stimulation ovarienne, n’augmentent pas les risques de cancer du sein, révèle une étude publiée ce mardi dans la revue scientifique JAMA. Une conclusion rassurante qui confirme des travaux précédents.
Le lien possible entre le cancer le plus fréquent chez la femme et l’assistance médicale à la procréation (AMP) est suspecté depuis des années. Et pour cause, il s’explique biologiquement. Les stimulations ovariennes nécessaires à certains traitements de l’infertilité, comme la fécondation in vitro (FIV), font grimper le taux d’œstrogènes et de progestérone, des hormones connues pour être impliquées dans la pathogenèse des cancers du sein. Dès lors, de nombreux travaux ont été menés pour déterminer la responsabilité de ces traitements, et une grande partie ont conclu à l’absence de lien.
Mais la science n’est jamais trop prudente, et de nouveaux travaux ont été lancés, comme ceux de l’Institut du cancer néerlandais (Amsterdam). Pour ces derniers, les chercheurs ont suivi pendant plus de 20 ans, 25 000 femmes ayant eu recours ou non à la FIV entre 1980 et 1995. Parmi elles, plus de 19 000 ont subi une stimulation ovarienne.
Un risque réduit quand le nombre de cycles augmente
A la fin du suivi, les participantes avaient environ 55 ans, âge où les risques du cancer du sein augmentent considérablement. L’analyse révèle que 948 femmes ont développé un cancer du sein. L’incidence de cette pathologie était similaire dans le groupe des participantes ayant eu recours à la PMA et les autres femmes (respectivement de 3 % et 2,9 %).
Les chercheurs montrent ainsi que les femmes ayant eu recours à la PMA n’ont pas plus de risque de développer un cancer du sein que les autres. En outre, le risque ne diffère pas selon les traitements de l’infertilité ou le nombre de cycles de FIV. Il semblerait même que les femmes ayant réalisé un grand nombre de tentatives de FIV (7 cycles ou plus) ont un risque réduit par rapport aux femmes traitées avec 1 ou 2 cycles.
« Ces résultats sont cohérents avec l’absence de preuves significatives montrant une augmentation du risque de cancer du sein sur le long-terme chez les femmes recevant des traitements de l’infertilité », concluent les auteurs.