Souvent asymptomatique, la chlamydiose peut facilement passer inaperçue. Pourtant cette infection sexuellement transmissible peut mener à des conséquences graves. Pour l’instant, le seul moyen de s’en protéger reste le préservatif. Mais un vaccin pourrait voir le jour dans les années prochaines. « Les efforts pour développer un vaccin dans les trois dernières décennies ont été improductifs et il n'y a aucun vaccin approuvé pour les humains », regrette David Bulir, co-auteur d'une étude menée à l’université MacMaster (Canada) et publiée dans la revue Vaccine. Les chercheurs canadiens ont mis au point un vaccin pour lequel les premiers résultats sur des souris sont prometteurs.
Dans leur étude, les scientifiques ont analysé l’effet de l’antigène BD584, une substance qui active les réactions immunitaires et les anticorps dans l’organisme. BD584 a réussi à réduire l’excrétion bactérienne de la chlamydia de 95 % : cela signifie qu'elle est moins contagieuse et se transmet moins facilement. L’antigène pourrait être utile sur les problèmes d’infertilité provoqués par la maladie. En effet, l’infection peut favoriser l’occlusion des trompes utérines, or BD584 réduit ce phénomène de 87,5 % chez les souris.
Des infections oculaires
L'infection à chlamydia, qui touche 1 million de personnes en France, diminue donc la fertilité si elle n’est pas traitée. Or, l’infection se fait discrète, ne révélant que peu ou pas de symptômes. Elle peut provoquer des infections des voies génitales ou des maladies inflammatoires pelviennes. Certaines souches de la maladie sont aussi à l’origine du trachome, une infection oculaire qui peut rendre aveugle. Elle est la principale cause de cécité dans les pays défavorisés.
Le vaccin en développement représente donc un espoir pour prévenir la maladie. Chez la souris, il a été appliqué par le nez. Les chercheurs devront tester d’autres modèles animaux avant de passer aux essais cliniques sur l’Homme. En cas de succès, l’administration par le nez représenterait un avantage certain pour les pays en voie de développement : « C'est facile et indolore, cela ne nécessite pas de personnel médical hautement qualifié » souligne Steven Liang, un des auteurs de l'étude. De quoi faciliter sa diffusion et éviter une partie des 113 millions de nouvelles infections chaque année.