Le tabac à rouler, un produit bon marché ? Peut-être plus pour longtemps. Les députés Gérard Bapt et Michèle Delaunay (PS) déposeront dès la rentrée un amendement au PLFSS (Projet de loi de Financement de la Sécurité Sociale).
Ces deux figures de la lutte contre le tabac entendent utiliser l’unique levier qui a prouvé son efficacité immédiate dans la diminution du tabagisme : la hausse du prix du tabac.
« Porte d’entrée du tabagisme des jeunes »
Les députés proposeront ainsi un alignement des prix du tabac à rouler sur les cigarettes industrielles. En effet, le premier connaît une augmentation de ses ventes, probablement dû à un revirement des consommateurs vers ce produit réputé moins cher. Par ailleurs, du fait de son prix attractif, il constitue une « porte d’entrée du tabagisme des jeunes », estime Michèle Delaunay dans un communiqué.
Une augmentation de 30 % se traduirait par une hausse de deux euros du paquet de roulées. Les députés souhaitent aussi que les cigarettes classiques augmentent de 15 %. « Le dernier PLFSS de cette législature doit faire de la lutte contre le tabac, première cause de mortalité évitable en France, une priorité nationale ».
La députée, également présidente de l’Alliance contre le tabac, avait proposé un autre amendent l’an dernier, qui suggérait de fixer le prix des produits du tabac en fonction du coût sanitaire et social réel lié à leur consommation, mais il a été repoussé. Une étude de 2006 commandée par l'Institut national du cancer avait chiffré à 47,7 milliards d'euros par an, « soit 3 points de PIB et trois fois le déficit de la Sécurité sociale », le coût global du tabac, du fait notamment des dépenses de santé induites pour les fumeurs tombant malades.