Rester actif durant ses heures de loisirs paie. Cette bonne habitude de vie permet de contrer les effets délétères de la sédentarité au travail. Une revue d’études, parue dans une édition spéciale du Lancet, confirme le bien-fondé des recommandations en la matière. Une personne qui reste assise huit heures par jour peut réduire son risque de mortalité prématurée si elle pratique une heure d’activité physique quotidiennement.
Seuls 25 % très actifs
A l’aube des Jeux Olympiques de Rio (Brésil), qui s’ouvrent ce 5 août, une commission spécialisée du Lancet s’est penchée sur l’état de la planète en matière d'activité physique. Une première étude a fait état du coût colossal de la sédentarité, qui a atteint le stade d’épidémie mondiale. En 2013, elle a pesé 67,5 milliards de dollars sur l’économie internationale, principalement en dépenses de santé mais aussi en perte de productivité.
Il est pourtant possible d’agir en prévention, par une augmentation de l’activité physique par exemple. Une habitude visiblement gratifiante : les bienfaits dépassent les meilleures espérances, à en croire la revue d’études menée par l’Ecole norvégienne des sciences du sport.
Les chercheurs ont rassemblé les données relatives à un million de personnes, toutes issues d’une société occidentalisée – donc plutôt sédentaire. Cet ensemble a été séparé en quatre groupes en fonction de l’activité physique, de 5 minutes ou moins, à 60-75 minutes ou plus. Seuls 25 % des participants ont atteint ce palier.
Aller travailler à vélo
Les plus actifs tirent un réel bénéfice de leur motivation. Les personnes qui bougent le moins sont 12 à 59 % plus à risque de décès prématuré. En revanche, une heure de marche rapide ou de vélo réduit à néant les effets délétères de la sédentarité professionnelle. Même ceux qui restaient assis 8 heures par jour sont concernés par ce constat. Ils sont ainsi moins exposés aux risques de l’immobilité prolongée que les travailleurs qui restent derrière leur bureau moins longtemps.
« Notre message est positif : il est possible de réduire, voir d’éliminer, ces risques en restant suffisamment actif, même sans avoir à faire du sport ou aller en salle de sport », résume le Pr Ulf Ekelund, qui signe ces travaux. Une heure par jour, voilà qui semble insurmontable pour les travailleurs qui font de longues heures et passent souvent de longues périodes dans les transports en commun, ou au volant.
Le chercheur recommande quelques actions simples pour équilibrer la situation : une petite marche au moment du déjeuner, un jogging le matin ou un trajet à vélo vers le lieu de travail. Ces alternatives sont en tout cas préférables à la télévision, un marqueur d’inactivité souvent utilisé car il facilite la sédentarité prolongée. Lorsque plus de 5 heures de la journée sont consacrées au petit écran, le risque de mortalité précoce est accru, même dans les catégories les plus actives.