L'essai EMPA-REG OUTCOME a été la grande révolution diabétologique de 2015 en démontrant pour la première fois une réduction des évènements cardiovasculaires au cours du traitement par voie orale d’un diabète de type 2. Cependant, malgré des résultats étonnants sur la mortalité cardiovasculaire du traitement par empagliflozine, et en raison du mode d’action particulier de cet inhibiteur du SGLT-2 sur la réabsorption tubulaire du sucre, des questions ont été posées vis-à-vis de la tolérance rénale à long terme de cette molécule.
Réduction significative de la détérioration rénale
Dans une analyse pré-spécifiée de cette étude EMPA-REG OUTCOME, il apparaît que la progression de la détérioration rénale est très significativement abaissée de 39% sous empagliflozine (12,7 vs 18,8%, p<0.001). Tous les autres paramètres rénaux ont été améliorés, mais il y a eu plus d’infections génitales dans le groupe empagliflozine. Par contre, le taux d’infections urinaires, d’infections urinaires compliquées et de pyélonéphrites a été identique dans les 2 groupes.
Mode d’action multifactoriel
Cet effet s’exprime y compris chez les malades sous inhibiteurs de l’enzyme de conversion de l’angiotensine, ou ARA2, avec un mode d’action probablement multifactoriel : réduction de la réabsorption proximale du sodium, réduction de la pression intraglomérulaire, réduction de la raideur et de la résistance artérielle rénale… en plus de la réduction de la réabsorption tubulaire du glucose.
Un inhibiteur oral du SGLT-2, comme l’empagliflozine, représente donc un progrès notable dans le traitement du diabète de type 2 chez les malades à haut risque cardiovasculaire. Le bénéfice est à la fois cardiovasculaire et microvasculaire, avec une réduction notable de la progression des lésions rénales, en dépit d’un mode d’action ciblé sur le rein, et y compris chez les malades avec atteinte rénale pré-existante. Nous attendons avec impatience les études de stratégies d’associations avec ces nouvelles molécules.