Un enfant de 12 ans est décédé de la maladie du charbon, plus connue sous le nom d'Anthrax, en Sibérie, a annoncé ce lundi Dimitri Kobylkin, le gouverneur de Iamali. Il appartenait à une famille de nomade éleveuse de rennes vivant dans la péninsule de Yamal. Il aurait été contaminé par la bactérie Bacillus anthracis après avoir consommé de la viande de rennes.
Depuis la dernière semaine de juillet, 90 personnes, dont 54 enfants, ont été hospitalisées en urgence dans un hôpital de Salekhard, rapporte The Siberian Times. Parmi les malades, 20 ont formellement été diagnostiqués. « Deux-tiers d’entre eux souffrent de la forme cutanée qui est plus facile à traiter. Les autres sont atteints d’une forme intestinale bien plus compliquée », a indiqué le Dr Lyudmila Volova. La grand-mère du jeune garçon aurait également succombé à la maladie du charbon la semaine dernière, mais rien n’a encore été confirmé.
Le réchauffement climatique serait responsable
Cette région du nord-ouest de la Russie est touchée par la plus grave épidémie d’anthrax rapportée depuis les années 1940. Certains experts suggèrent que la réapparition de la bactérie est liée à un cimetière situé à une quarantaine de kilomètres du centre de l’épidémie. Pour d’autres, le réchauffement climatique est le grand responsable. Ils mettent en avant qu’au cours du mois précèdent, la température a grimpé jusqu’à 34 °C contre 15 °C habituellement. Une situation rarissime pour une région proche de l’Arctique, et qui aurait favorisé la libération des spores de la bactérie retenus depuis des décennies dans le permafrost. Ils auraient persisté dans des cadavres humains et carcasses d’animaux infectés et enterrés dans la région.
En broutant l’herbe ou buvant l’eau des rivières, les rennes auraient donc été contaminés. Plus de 2 500 animaux sont morts en quelques jours, et tous ont été incinérés pour détruire la bactérie et ses spores. Selon le gouverneur, une campagne de vaccination a eu lieu et les décès ont cessé. Pour protéger les éleveurs, des dizaines de familles ont été évacuées et placés dans une zone de quarantaine.
Toutefois, Dimitri Kobylkin se veut rassurant et affirme qu’il n’y a pas d’épidémie dans la péninsule de Yamal. « Seulement une petite zone est en quarantaine. L’écrasante majorité des nomades vivant dans ce territoire est en bonne santé mais les médecins leur fournissement quand même des traitements préventifs », a-t-il expliqué. Les tribus nomades de la région devraient recevoir plus d’un million et demi d’euros de la Russie pour reconstruire de nouveaux campements.