Un nouveau pas a été franchi dans la lutte contre le virus Zika. Avec un mois d’avance, l'Institut américain des allergies et maladies infectieuses (NIAID) a testé son vaccin expérimental chez deux volontaires sains.
Cet essai chez l’humain est le second à avoir reçu l’autorisation d’évaluer l’innocuité d’un vaccin expérimental chez l’homme, et sa capacité à générer une réponse immunitaire. Quelques jours plus tôt, le laboratoire Inovio a annoncé lui aussi l’injection de sa première dose chez l’un des 40 participants à l’étude. Ces derniers seront recrutés à Miami, Philadelphie et à Québec.
De son côté le NIAID va sélectionner 80 volontaires âgés de 18 à 35 ans à Bethesda, Baltimore et Atlanta pour son essai de phase 1. Ils seront divisés en 4 groupes de 20 personnes. Tous les participants recevront une dose de vaccin lors de leur première visite. Puis la moitié d’entre eux recevront une seconde dose 8 ou 12 semaines plus tard. Toutes les doses administrées seront identiques.
Les femmes vaccinées en priorité
Des prélèvements sanguins seront réalisés afin d’évaluer la réponse immunitaire induite par le vaccin. Les participants seront invités à revenir au bout de 18 mois puis deux ans après les injections afin de récolter à nouveau des échantillons sanguins. Ces derniers permettront de déterminer la durabilité de la réponse immunitaire.
« Un vaccin sûr et efficace pour prévenir l’infection par le virus Zika et ses terribles malformations congénitales est un impératif, a déclaré Anthony Fauci, le directeur du NIAID. Nous avons travaillé rapidement pour développer ce vaccin candidat. Les résultats chez l’animal ont été très encourageants, et nous sommes heureux de démarrer les essais chez l’homme ».
Si les résultats de cette phase 1 sont concluants, la phase 2 devrait démarrer en janvier prochain. Le directeur du NIAID souligne toutefois qu’il faudra encore un certain temps avant qu’un vaccin contre le virus Zika soit commercialisé. « Les femmes enceintes et leur partenaires seraient alors les personnes ciblées en priorité par ce vaccin », a-t-il ajouté. A terme, les jeunes filles vivant dans les zones endémiques seraient également concernées par cette vaccination afin de les protéger suffisamment tôt.
Cuba touchée à son tour
Ce mercredi, les autorités sanitaires cubaines ont annoncé la détection de deux nouveaux cas autochtones. Il s’agit de deux habitants de la ville de Holguin qui n’ont pas voyagé à l’étranger, a précisé le ministère de la santé. Une enquête a été lancée dans le quartier pour déterminer si d’autres personnes sont infectées. L’armée va également se rendre sur place pour épandre de l’insecticide afin d’éliminer le moustique vecteur du virus.
Depuis le début de l’épidémie au Brésil au printemps 2015, l’île des Caraïbes n’avait recensé qu’une seule infection par le virus Zika sur son territoire. Les mesures agressives contre la prolifération des moustiques et ses campagnes de prévention ont drastiquement réduit la population de moustiques, et donc les cas de Zika.