Face à la menace du virus Zika, Miami a décidé de sortir l’artillerie lourde. Ce mercredi, plus de 25 kilomètres carré situés au nord de la ville vont être traités par épandage aérien d’insecticides, a annoncé le maire du comté de Miami-Dade.
En à peine une semaine, 15 cas autochtones ont été détectés dans le quartier de Wynwood situé à Miami-Dade. Plus de 350 personnes vivant ou travaillant dans les comtés de Miami-Dade et Broward ont été testées.
L'apparition de résistance est redoutée
Cette opération d’épandage massif a été recommandée par les Centres de contrôle et de prévention des maladies (CDC). « A Miami, les mesures agressives contre les moustiques ne semblent pas fonctionner aussi bien que nous l’aurions voulu », a déclaré ce mardi Tom Frieden le directeur des CDC, soulignant qu’ils pourraient être résistants aux produits insecticides utilisés. Des tests sont actuellement en cours pour le savoir.
Depuis la mise en place des ces mesures de lutte antivectorielle, la Floride utilise deux insecticides de la classe des pyréthrinoïde. Les CDC ont donc recommandé l’utilisation d’une autre classe chimique : les organophosphorés. Le produit choisi appelé Naled est fréquemment utilisé aux Etats-Unis. Les CDC ont également recommandé aux autorités de Puerto Rico, un territoire américain fortement touché par l’épidémie de Zika, d’utiliser ce produit. Mais la population s’est inquiétée des risques sanitaires et environnementaux qu’il pouvait entraîner et a protesté contre son utilisation, rapporte Reuters.
De son côté, la mairie de Miami n’a donné aucune information particulière aux habitants de la zone traitée. Les personnes souffrant d’allergies ont toutefois été invitées à rester chez elles.
Distribution d'insecticides
Les moustiques Aedes aegypti porteurs du virus Zika se seraient installés à Wynwood, haut-lieu touristique de Miami, aux alentours du 15 juin. Par mesure de précaution, les CDC ont recommandé aux femmes qui s’y sont rendues depuis cette date d’attendre au moins 8 semaines avant d’essayer de tomber enceinte. Ils ont également demandé aux femmes enceintes d’éviter ce quartier. Les autorités craignent que les mères infectées transmettent le virus à leur enfant, ce qui pourrait provoquer des malformations congénitales comme la microcéphalie.
En parallèle de cette mesure, les services de santé de la ville ainsi que les policiers parcourent le quartier et distribuent des bombes d'insecticides aux sans abri et la population. Des kits de protection, contenant des préservatifs et des répulsifs, sont distribués aux femmes enceintes. Des agents de la ville font également porte à porte pour sensibiliser les habitants aux dangers du virus Zika, et rappeler les moyens pour s'en protéger.