Les opposants à l’avortement ont déniché une nouvelle plateforme pour s’exprimer. Pas dans les forums, ni dans les colonnes d’obscurs magazines ; cette fois, ils ont élu pour tribune un site Internet conçu spécialement pour l’occasion, et mettant en scène… Pikachu !
Aussi étonnant que cela puisse paraître, les anti-IVG ont vu dans le succès de l'application Pokémon Go une occasion parfaite de faire un peu de prosélytisme. Des jeunes opposants à l’avortement se sont ainsi investis d’une mission. Sur les trottoirs de Paris, ils ont posé des graffitis accompagnés d’un message aussi percutant qu’attendrissant : « Et si Pikachu n’était jamais né ? »
"Serious game"
Un drame auquel vous n’avez probablement jamais songé. Eux, si. La métaphore ne s’arrête d’ailleurs pas ici. Le groupe, réuni sous l’appellation « Les Survivants », a également monté un site Internet mobile dans lequel il est possible d’assister à une rencontre entre Pikachu mâle et femelle. Les ébats sont passés sous silence, mais l’on comprend que cette dernière tombe enceinte. Bien entendu, c’est à l’internaute de choisir si le bébé doit être gardé.
Quelque soit le clic, « oui » ou « non », le message qui s’affiche est le même, avec cette statistique approximative qui constitue le fer de lance du groupe : « Dans la vraie vie, un enfant sur cinq se voit privé du droit de vivre (...) Si on prenait le temps d'accompagner les jeunes parents, beaucoup d'entre eux choisiraient de garder leur enfant ».
Les réactions des féministes n’ont pas tardé sur les réseaux sociaux, raillant les « Survivants » et leur « serious game » somme toute peu sérieux. La ministre de la Santé a également réagi sur Twitter, sans toutefois nommer les auteurs de la campagne.
Le ministère renvoie également sur l’adresse d’un site Internet sur l’avortement composé d’informations fiables et objectives sur les aides disponibles pour les femmes, quelque soit leur décision. L’objectif étant de contrer une forme de propagande qui s’adresse aux jeunes à travers un discours orienté et culpabilisant.