ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Une molécule pourrait combattre trois maladies parasitaires mortelles

Chez la souris

Une molécule pourrait combattre trois maladies parasitaires mortelles

Par Mathilde Ledieu

Un nouveau composé a montré son efficacité pour lutter contre la maladie du sommeil, la leishmaniose et la maladie de Chagas, trois infections dues à des parasites proches.

miroslav_1/epictura

Si la maladie du sommeil est bien connue du grand public, l’infection est considérée comme « négligée » par une partie de la communauté scientifique. La pathologie fait partie des maladies parasitaires qui sévissent en Afrique sans faire grand bruit. Une équipe de l’Institut de Génomique de la Fondation Novartis pour la Recherche s’y est pourtant intéressée, ainsi qu'à deux autres affections : la maladie de Chagas, et la leishmaniose. Ces trois maladies sont causées par des parasites proches. Elles affectent 20 millions de personnes, et causent 50 000 décès chaque année.

Dans une étude parue dans la revue Nature, les scientifiques expliquent avoir identifié une enzyme commune aux trois parasites. Ils ont ensuite développé une molécule capable de se lier à cette enzyme pour inhiber son fonctionnement. Le chemin a cependant été long, Pour cela, les scientifiques ont dû tester 3 millions de composés disponibles dans la bibliothèque chimique de Novartis. Le plus actif a été modifié 3 000 fois par chimie de synthèse afin de potentialiser ses effets et de maximiser sa puissance.

 

Imagerie médicale

Les chercheurs ont concentré leurs efforts sur la maladie du sommeil, aussi appelée trypanosomiase africaine. Elle est présente exclusivement en Afrique sub-saharienne et se manifeste à un stade avancé par des perturbations des cycles du sommeil pouvant mener au coma, puis à la mort des victimes.
Chez des souris, les chercheurs ont pu observer que le parasite responsable de l’infection atteint le cerveau. Ils ont utilisé pour cela un parasite génétiquement modifié pour devenir électroluminescent. Avec un système d’imagerie adapté, il est alors possible de le visualiser dans le cerveau. Le produit chimique testé a montré qu’il pouvait lui aussi pénétrer à l’intérieur du cerveau et tuer le parasite qui s’y trouve. Des tests de toxicité doivent maintenant être effectués, avant de passer à des essais sur les humains.