Le virus Zika a été détecté dans le sperme d'un Italien six mois après l’apparition des premiers symptômes de l'infection, selon une étude publiée dans Eurosurveillance, une revue européenne d'épidémiologie. La durée de persistance la plus élevée observée jusqu’ici s’élevait à trois mois.
L’homme de 30 ans avait séjourné en Haïti, où il avait ressenti de la fièvre et des démangeaisons pendant cinq jours, rapporte l’équipe médicale, de l'institut Spallanzani, établissement situé à Rome et spécialisé dans les maladies infectieuses.
Urine, salive et sperme
Les analyses, réalisées 91 jours plus tard, ont révélé que le virus était toujours présent dans l'urine, la salive et le sperme. Au jour 134, seul le sperme était encore positif, et six mois plus tard (au jour 188), « l'échantillon de sperme était toujours positif », précise l’équipe.
Par ailleurs, le jeune homme le jeune homme ne souffre d'aucune maladie chronique ni déficience immunitaire. Pendant toute cette période, il a utilisé des préservatifs dans ses rapports avec son épouse, qui est pour sa part restée négative.
Le virus Zika, lié à des malformations congénitales irréversibles dévastatrices comme la microcéphalie, est le plus souvent transmis par une piqûre de moustique, mais il peut aussi l'être par voie sexuelle, ou par un contact avec du sang contaminé.
Précautions
Les résultats de cette étude « soulignent la nécessité de recommander aux patients affectés de s'abstenir d'activité sexuelle ou d'utiliser un préservatif pendant au moins six mois », insiste l’équipe dans un communiqué de l’institut.
La maladie étant dans 80 % des cas asymptomatique, les auteurs suggèrent d'instaurer des tests systématiques sur les échantillons recueillis dans les banques du sperme. En Italie, 61 cas d'infection par le virus Zika ont été enregistrés, tous liés à des voyages dans des zones endémiques.
Depuis le mois de juin, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande aux voyageurs de retour des zones de circulation du virus d’avoir des rapports protégés, ou de choisir l’abstinence, durant au moins 8 semaines. Si l’homme présente des symptômes, l’abstinence ou l’utilisation de préservatifs devrait durer au moins 6 mois. Ces mêmes délais s’appliquent aux hommes et femmes ne souhaitant pas avoir d’enfant, avait alors souligné l’agence.