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Au CHU de Toulouse

Première en Europe : une greffe rénale robotique chez des obèses

Par Julian Prial

Exclus de la greffe rénale en raison d'une obésité sévère, 2 patients ont été transplantés grâce à l'utilisation d'un robot chirurgical. Cette première en Europe a eu lieu à Toulouse.

Hôpitaux de Toulouse

Débutée l’été dernier, la greffe rénale robot-assistée poursuit son développement au CHU de Toulouse. Aux commandes de la console du robot, le Dr Nicolas Doumerc, chirurgien urologue.

Et dans un communiqué publié ce vendredi, l’établissement félicite cet expert en chirurgie robotique du Département d’Urologie-Andrologie et Transplantation Rénale de l’Hôpital Rangueil. Ce médecin est à l’origine de la première greffe rénale robot-assistée chez des patients obèses en Europe.

Des malades normalement non éligibles à la transplantation du fait de leur obésité sévère ou morbide. Ils ont environ 40 % de risques supplémentaires de faire des complications post-opératoires, a expliqué à l'Agence France Presse (AFP) le Dr Nicolas Doumerc. « Chez un obèse important, explique le spécialiste, l'épaisseur de la paroi abdominale accroît grandement le risque d'infections post-opératoires et d'éventration. L'utilisation d'un robot, qui passe à travers la paroi, évite d'ouvrir le ventre et ne nécessite qu'une petite incision de 4 cm ». Cette opération avait jusqu’à ce jour uniquement été réalisée à l'hôpital universitaire de Chicago où 67 patients obèses ont été transplantés depuis 2011.

Et la liste des avantages pour eux est encore longue : atténuation de la douleur et du risque d’épanchement de liquide lymphatique, durée moyenne de séjour diminuée, etc.

De

D’autres prouesses à venir

A un mois d’intervalle, le CHU de Toulouse a donc réalisé cette transplantation sur deux patients avec une obésité particulièrement importante : 105 kg, 1,63 m, IMC à 37 pour le premier et 130 kg, 1,80 m, IMC à 40 pour le second.

Des interventions qui se sont conclues avec succès grâce à une chaîne de collaboration médicale et chirurgicale. Elle part du Pr Nassim Kamar (chef du Département de Néphrologie et Transplantation Rénale) qui a évalué la faisabilité médicale de cette transplantation innovante dans le cas d’obésité, et continue avec le Dr Federico Sallusto, chirurgien urologue, coordonnateur de la transplantation rénale au CHU de Toulouse, qui a donné le feu vert chirurgical en tenant compte des pathologies associées des patients.
Enfin, le Dr Nicolas Doumerc a pris les commandes du robot pour greffer et a terminé avec brio le travail. « Le CHU de Toulouse se trouve ainsi à la pointe de la chirurgie robotique en transplantation rénale pour les patients obèses mais également en chirurgie du rein hors greffe pour le même type de patient. Dernièrement, c’est une néphrectomie robot-assistée pour cancer du rein qui a été réalisée sur un patient de 205 kg pour 1,79 m et un IMC à 64 », écrit l'établissement.

Mais le rythme des opérations peut s’accélérer. Le CHU de Toulouse regrette en effet que depuis 2010, « seuls 300 patients dans le monde (particulièrement en Inde et aux USA) ont pu bénéficier de ce type de transplantation, dont 30 en Europe, essentiellement en Espagne et en France, notamment à Toulouse », conclut-il.

L'an dernier, le CHU de Toulouse avait aussi réalisé la première greffe mondiale rénale par robot-assistée avec extraction du rein de la donneuse et introduction du greffon sur la receveuse par voie vaginale.