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Projet de Valérie Pécresse

Cannabis à l'école : l’Etat dit non aux tests salivaires

Le préfet d’Ile-de-France a écrit une lettre à Valérie Pécresse pour manifester son opposition à son projet de dépister les élèves dans les lycées.

Cannabis à l'école : l’Etat dit non aux tests salivaires Kesu01/epictura




Mauvaise idée… Le « plan anti-drogue » de Valérie Pécresse n’enthousiasme pas l’Etat, loin s’en faut. Dans une lettre adressée à la présidente d’Ile-de-France, le préfet de la région a retoqué la mesure phare de ce plan voté en mai dernier, qui consiste à dépister la consommation de cannabis dans les lycées par le biais de tests salivaires imposés aux élèves, sur décision des chefs d’établissement.

Dans cette lettre révélée par le Figaro, le préfet explique que la présidente outrepasse ses prérogatives en matière sanitaire et sociale, et que sa mesure va à l’encontre des dispositions du code des collectivités territoriales et du code de l'éducation.

Une mesure jugée inefficace

« Un faux prétexte utilisé par le gouvernement », juge Valérie Pécresse, citée par l’AFP, qui voit dans la réponse de l’Etat un procédé politique visant à lui nuire. Sauf que dès l’émission de cette proposition, de nombreux acteurs avaient manifesté de fortes réserves – à commencer par les premiers concernés, les proviseurs, particulièrement sceptiques.

Des doutes ont ainsi été émis quant à la faisabilité d’une telle mesure sur le plan pratique (qui réalisera ces tests, sachant que la médecine scolaire dépend du ministère et non de la région ?), mais aussi sur le plan légal (quid des élèves mineurs ?) et éthique.

Quant à l’efficacité sanitaire de cette mesure, c’est probablement le point qui génère le moins de débat. A l’époque, les addictologues s’étaient déjà opposés à cette mesure, qui, selon eux, ne permet ni de régler les problèmes d’addiction, ni d’aider les élèves en difficulté scolaire. Quelques mois plus tard, leur position n’a pas changé. 

"Une question sérieuse"

« Quel était le sens de ce dépistage ? s’interroge le psychiatre Amine Benyamina, président de la Fédération Française d’Addictologie. Une fois le test salivaire réalisé, qu’était censé faire le corps enseignant ? Il aurait fallu se donner les moyens d’organiser un parcours incluant l’avant et l’après-dépistage ».

Au-delà de cela, la philosophie de ces tests s’éloigne fortement des pratiques de la plupart des professionnels des addictions, pour qui la problématique complexe de l’usage des drogues parmi les jeunes ne peut s’aborder par le biais de la répression, logique contre-productive dans ce domaine.

« C’est une bonne chose que l’Etat s’oppose à ce projet et s’engage en faveur d’une vraie politique de prise en charge des addictions, estime Amine Benyamina. Il s’agit d’une question sérieuse, qui ne peut se traiter à travers les effets d’annonce et les réactions politiques intempestives des uns et des autres ».

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