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Isolement, risque d’infection

VIH : les autotests gratuits pour les populations très exposées

Par Audrey Vaugrente

Les autotests VIH seront accessibles gratuitement pour les personnes à haut risque d'infection et celles isolées du système de santé. Un arrêté fixe les conditions d'accès.

NICOLAS MESSYASZ/SIPA
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Les associations ont dénoncé son coût, et elles ont obtenu gain de cause. L’autotest est censé élargir le recours au dépistage du VIH. Mais son prix, d’une trentaine d’euros, en limite l’accès pour les populations défavorisées.
Un arrêté paru ce 21 août au Journal Officiel vise à corriger cette inégalité. Les dispositifs seront accessibles gratuitement aux populations les plus exposées dans des structures associatives. Car « la connaissance de son statut sérologique le plus tôt possible présente pour la personne un intérêt individuel et collectif », précise le texte. Cela permet d’initier plus tôt un traitement antirétroviral efficace. Qui plus est, pour un acheteur sur deux, l'autotest représente le premier dépistage.

Qui pourra y accéder ?

Cet arrêté aménage la gratuité pour trois catégories de populations à risque. Les personnes très exposées au risque d’infection peuvent les solliciter comme une solution « intermédiaire » entre les tests rapides à orientation diagnostique (TROD) – disponibles en milieu associatif – et le test biologique.

Sont aussi visées les personnes en marge du système de santé, qui n’accèderaient pas au dépistage sans autotest gratuit. La gratuité leur évite une entrée d’emblée dans un établissement et permet de convaincre les personnes réticentes. Les populations dites isolées pourront aussi prétendre à la gratuité : tous ceux dont l’accès aux soins est rendu difficile pour des raisons administratives, financières, sociales, ou géographiques.

Comment seront-ils distribués ?

Rendus gratuits, les autotests s’accompagnent d’un encadrement en milieu associatif ou à l'hôpital. C’est un changement majeur par rapport à la mise à disposition libre en pharmacie. Les personnes qui souhaitent en bénéficier doivent d’abord répondre à un entretien individuel, qui les informe sur le déroulement des événements. Il peut avoir lieu soit dans les locaux de la structure, soit à distance – par téléphone ou Internet. Dans ce cas, le dispositif est expédié par courrier.

Les professionnels médicaux ont la possibilité de donner ces autotests. Mais des personnes ne travaillant pas dans ce domaine le peuvent aussi : les personnes formées à l’utilisation des TROD y sont également habilitées. Les associations auront donc la possibilité d’accéder aux populations isolées.

Quel est le parcours après le résultat ?

Un résultat négatif n’entraîne aucun suivi supplémentaire, sauf en cas de risque réel d’exposition. En effet, l’autotest peut livrer des « faux négatifs ». En cas de résultat positif, cependant, une sérologie est systématiquement exigée en confirmation. Les patients sont alors dirigés vers un médecin ou un établissement sanitaire afin de mettre en place une prise en charge adaptée.