Les aïeux pèsent lourd sur leur descendance. L’effet familial de la dépression se prolonge sur trois générations, d’après une étude parue dans le JAMA Pyschiatry. Ceux dont les parents et grands-parents ont souffert de cette maladie mentale sont plus à risque de la développer eux-mêmes. Ils sont aussi plus exposés aux abus de substances.
Risque doublé
Ces travaux, menés par l’université de Columbia (New-York, Etats-Unis), se sont concentrés sur 251 personnes de 18 ans en moyenne dont les parents et les grands-parents étaient encore en vie. L’équipe a rencontré ces familles à de multiples reprises afin de les interroger sur leur santé mentale.
L’impact d’une parenté dépressive a déjà été mis en évidence. Ces travaux le confirment : être l’enfant d’une personne souffrant de dépression majeure double le risque d’en présenter une soi-même. Le risque de dépendre d’une substance psychoactive est pour sa part triplé. Les troubles du comportement sont aussi plus présents.
Repérer tôt
Les effets sur trois générations sont en revanche évoqués pour la première fois. Lorsque les deux parents et les grands-parents ont été diagnostiqués dépressifs par le passé, le risque pour la descendance est triplé.
Les chercheurs reconnaissent plusieurs limites à ce constat : un petit échantillon a été sollicité pour les obtenir. La méthode de l’étude rend aussi difficile une conclusion pour des populations plus larges.
L’équipe tire tout de même un enseignement majeur de ces observations : identifier les personnes à risque est l’occasion de mettre en place une stratégie rapide de traitement. « Une intervention précoce auprès de la descendance de deux générations souffrant de dépression majeure handicapante semble justifiée », écrivent les auteurs en conclusion.
Ces travaux vont dans le sens de travaux parus plus tôt au cours du mois d’août. Publiés dans Nature Genetics, ils ont mis en évidence 17 variations génétiques impliquées dans la dépression. Bon nombre d’entre elles affectent le développement du cerveau.