Ils ont été la belle surprise (française) des Jeux Olympiques de Rio. Au Brésil, les boxeurs tricolores ont vécu une édition sans précédent. En décrochant la bagatelle de six médailles. Un succès en or parfois, comme avec Estelle Mossely, devenue la première Française championne olympique de boxe (en poids légers), ou encore grâce à son compagnon Tony Yoka, sacré en super-lourds.
Et ces champions vont sans doute susciter des vocations chez les plus jeunes. Face à cet engouement annoncé pour la pratique de sports dits « extrêmes » (boxe, mais aussi BMX et rugby), les orthodontistes ont décidé de faire de la prévention. Témoins dans leurs cabinets des accidents dentaires provoqués par ces disciplines, ces spécialistes en orthopédie dento-faciale alertent à une semaine de la rentrée scolaire. Quels sont les risques encourus ? Comment protéger les enfants et que faire en cas de traumatisme ? Les recommandations de la Fédération Française d’Orthodontie (FFO) ont été publiées ce mardi.
Les dents des enfants et des ados en première ligne
La FFO rappelle tout d’abord que « les traumatismes dentaires touchent davantage les enfants et adolescents, en particulier, lorsqu’ils ont les dents en avant ». En effet, lorsque les incisives sont très en avant, elles ne sont plus protégées par les lèvres, et sont les premières à endurer le choc en cas de traumatisme (chute, coup, choc). On dénombre ainsi chaque année plusieurs milliers d’accidents impliquant des traumatismes de la face suite à la pratique d’un sport. Les autres « dents de devant » sont aussi particulièrement exposées. C’est le cas des canines, notamment supérieures.
Les recommandations aux parents
Le Dr Jean-Baptiste Kerbrat, stomatologue à la Pitié-Salpêtrière, commente : « Les traumatismes de la face peuvent aller d’un simple hématome à des lésions des parties molles (comme les lèvres ou la langue), jusqu’à des traumatismes dentaires plus graves comme une expulsion de dents ou des fractures osseuses ».
Dans ces conditions, la FFO recommande le port d’un protège-dents haut et bas thermomoulable disponible dans les grandes surfaces de sport. De nombreuses études ont, c’est vrai, démontré que le protège-dents aide à prévenir des fêlures et des fractures dentaires. Il protège également les lèvres, les gencives ainsi que tous les autres tissus mous présents dans la bouche. « Véritable coussin pour amortir les chocs et répartir la force de l’impact, il agit également comme une barrière entre les dents et les tissus mous », écrit la FFO.
Les réflexes en cas de traumatisme
Mais lorsqu’il est déjà trop tard, il est indispensable de se rendre rapidement chez un chirurgien-dentiste. Que la dent soit ou non cassée, qu’il s’agisse de dents de lait ou de dents définitives, un traumatisme est toujours une urgence, rappelle la FFO. Et plus la prise en charge est rapide, plus les chances de conserver la dent en bon état sont importantes.
Dans le cas contraire, les chutes sur les dents peuvent avoir des séquelles très handicapantes, perturber le bon déroulement d’un éventuel traitement orthodontique, voire le rendre obligatoire.
A plus long terme, la FFO conseille un suivi rigoureux avec des contrôles chez le chirurgien-dentiste pendant au moins 1 an voire plus, si des suspicions de lésions existent.
Enfin, même en absence de douleur, un contrôle de l’évolution des racines des dents traumatisées devra être fait systématiquement chaque année jusqu’à la puberté.
L'avantage insoupçonné de l'appareil dentaire
Contrairement à ce que l’on pourrait croire, les enfants portant un appareil dentaire sont davantage protégés. En cas d’impact, la force du choc est répartie sur l’ensemble des dents. L’appareil peut également empêcher des fractures ou des déplacements. Néanmoins, le port de protège-dents reste indispensable pendant une pratique sportive, car il permet d’éviter que :
- Les parties molles ne soient plus sérieusement endommagées à cause des bagues;
- L’appareil orthodontique ne soit lui-même endommagé en cas de choc. « Les attaches peuvent par exemple sauter à cause de la violence du choc », avertit le Dr Jean-Baptiste Kerbrat.
En cas de choc sur les dents pendant un traitement avec des attaches, il faut obligatoirement consulter son orthodontiste, même s’il n’y a pas de signes douloureux ni de déplacements apparents.