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11 000 personnes interrogées

Tabac : le stress au travail pousse à la consommation

Par la rédaction

Le tabagisme augmente parmi les salariés exposés à des conditions de travail éprouvantes, selon une étude de la Dares.

diego_cervo/epictura

Si votre patron vous reproche vos pauses cigarettes, peut-être devriez-vous lui montrer cette étude. Réalisée par la Dares (Direction des études et des statistiques du ministère du Travail), organe statistique du ministère du Travail, l’enquête se penche sur le tabagisme des salariés et s’interroge sur les facteurs qui influencent leur consommation.

Ses auteurs ont ainsi étudié entre 2006 et 2010 la corrélation entre l'activité des salariés fumeurs et leur consommation. Pour cela, 11 000 salariés ont été interrogés. En 2006, 27 % des hommes et 21 % des femmes en emploi fumaient quotidiennement. L'étude constate dans un premier temps que les personnes « exposées durant leur carrière à des risques physiques ou psychosociaux consomment plus souvent du tabac que les autres ».
 

Bruit, chaleur et lourdes charges

Dans le détail, les chercheurs ont réussi à dégager plusieurs facteurs aggravants. Le fait, par exemple, de porter des charges lourdes au travail est associé à une plus forte consommation de tabac, de même que l’exposition au bruit, à la chaleur ou à la saleté. Dans ces conditions, les salariés sont près de 30 % à fumer, contre seulement 24 % pour ceux qui ne sont pas exposés.

En revanche, une plus forte exposition à des produits nocifs ou toxiques dans le travail est associée à une diminution de la consommation de tabac. L'étude avance la piste suivante: « Se sentant davantage exposés à ces produits, les hommes, consciemment ou inconsciemment, compensent en réduisant leur exposition au tabac », suggère la Dares.
 

Les femmes plus sensibles au stress

Par ailleurs, l’intensité du travail ne semble pas constituer un facteur aggravant. « Un rythme de travail plus soutenu contribuerait à moins augmenter la consommation », explique l'étude ; 74% des hommes interrogés estiment ainsi qu’une forte charge de travail stabilise leur consommation. Le stress, en revanche, est associé à une augmentation de la consommation.

Et cela est particulièrement vrai pour les femmes qui développent un sentiment d’insécurité vis-à-vis de leur emploi. « Lorsqu'elles ont davantage peur de le perdre, elles augmentent leur consommation et la diminuent si leur crainte se réduit », explique l'étude. La probabilité qu'elles diminuent leur consommation chute de 38 % lorsque leur crainte du chômage augmente, précise la Dares.