La liste s’allonge. Le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC) vient de réévaluer les risques d’une surcharge pondérale. Surpoids et obésité ont causé 4,5 millions de décès dans le monde en 2013. Dans les années à venir, ce chiffre pourrait bien s’alourdir. Les experts ont en effet ajouté 8 formes de cancer aux conséquences de l’excès de poids à long terme. Un résumé de leur dernier guide est paru dans le New England Journal of Medicine.
Les derniers travaux de ce type ont été publiés en 2002. « Depuis, un grand nombre d’études scientifiques sur les effets du poids ou du changement de poids sur le risque de cancer a été publié », explique le CIRC dans un question-réponses dédié. De fait, plus de 1 000 publications se sont ajoutées à la masse déjà conséquente disponible sur le sujet.
Les jeunes aussi touchés
Plusieurs types de cancer ont déjà été liés à la surcharge pondérale. Colon, rectum, œsophage, reins, sein chez la femme ménopausée et endomètre sont affectés par l’excès de poids. Dès lorsque le seuil de 25 kg/m2 (indice de masse corporelle) est dépassé, le risque augmente.
Maintenir un poids sain protège de huit autres formes de cancer, ajoutent ce 25 août les experts du CIRC. La jonction gastro- œsophagienne, le foie, la vésicule biliaire, le pancréas, les ovaires et la thyroïde en tirent bénéfice. Le risque de développer un méningiome ou un myélome multiple est aussi accru avec un surpoids.
Les adultes ne sont pas les seuls à payer les pots cassés : l’excès de poids chez l’enfant et l’adolescent est également lourd de conséquence. Les chercheurs ont observé une hausse du risque des mêmes cancers, et dans la même proportion, lorsque ces patients atteignent l’âge adulte.
40 % de la population
L’équipe se montre plus prudente concernant les cancers de la prostate et du sein chez l’homme ainsi que le lymphome diffus à grande cellule B. Les preuves ne sont pas suffisantes pour conclure à ce sujet, estime-t-elle.
Ces conclusions auront un effet majeur sur l’évaluation des dégâts du surpoids et de l’obésité : le nombre de victimes de la surcharge pondérale a sans doute été sous-estimé. Or, 40 % de la population mondiale est concernée et cette part continue d’augmenter.
Pour le directeur du CIRC, Christopher Wild, la mise en œuvre des recommandations internationales est nécessaire. « Ces nouvelles preuves montrent à quel point il est important, si nous voulons régler le problème des cancers et des maladies non transmissibles, de définir des moyens efficaces de mettre en œuvre les recommandations de l’OMS sur l’amélioration du régime et de l’activité physique au long de la vie, aux niveaux individuel et sociétal », commente-t-il dans un communiqué.
La stratégie est simple sur le papier : limiter les apports caloriques, accroître la consommation d’aliments au bon profil nutritionnel (fruits, légumes, céréales complètes, noix…) et l’activité physique chez l’enfant et l’adulte. Dans les faits, l’application de ces conseils peine à se réaliser.