La décision est tombée. Le premier syndicat de médecins libéraux, la CSMF, ne signera pas la convention médicale. Le résultat de son assemblée générale extraordinaire organisée ce jeudi est sans appel : 62,9 % de ses troupes ont voté contre le texte signé dans la la journée par trois autres syndicats (MG France, FMF, Le BLOC).
Cette décision n’est qu’une demie-surprise. Ce matin, dans Le Quotidien du Médecin, le Dr Jean-Paul Ortiz, président de la CSMF, confiait qu'« il y a beaucoup d'arguments pour ne pas signer cette convention ».
Même son de cloche du côté du Syndicat des Médecins Libéraux (SML) où l'assemblée générale a voté à 95,5 % contre. Les représentants du deuxième syndicat de spécialistes ont voté conformément au souhait de leur président, le Dr Eric Henry.
Sur Twitter, il confie : « cette nouvelle convention instaure une inégalité tarifaire entre généralistes et spécialistes de secteur 2 (honoraires libres) ainsi qu’envers les patients de ces derniers qui sont moins bien remboursés ». Il dénonce, par ailleurs, les majorations accordées par la Cnamts qu’il qualifie d’« artifices ». « Il n’y a aucune reconnaissance du travail effectué par les médecins libéraux dont la consultations est la moins chère du monde », conclut-il.
La consultation passe à 25 euros
Ce texte qui régit les relations des 115 000 médecins libéraux avec l'Assurance maladie et fixe leurs honoraires pour cinq ans rentrera pourtant en vigueur. Et il va modifier sensiblement les tarifs de plusieurs consultations médicales.
Comme mesure phare, la nouvelle convention médicale, établie au terme de cinq mois de négociations, prévoit la revalorisation de deux euros de la consultation de base chez le généraliste. Elle passera donc de 23 à 25 euros le 1er mai 2017. Cette revendication était portée de longue date par le syndicat MG France. Mais cela ne changera rien pour le malade qui reste remboursé de la même façon.
D'autres tarifs évolueront en novembre 2017
Et comme autres acquis pour les médecins libéraux, on peut citer la nouvelle hiérarchisation des consultations, selon leur complexité, avec des actes à 25, 30, 46 et 60 euros ou encore une aide de 50 000 euros pour l'installation dans les déserts médicaux. En comptant les complémentaires santé, l'ensemble des mesures coûterait en année pleine près de 1,3 milliard d'euros, soit le double de la précédente convention