Même après 65 ans, maintenir une activité physique régulière reste bénéfique. Elle revêt même un rôle crucial : d’après les résultats d’une étude finlandaise, les seniors les plus actifs sont moins à risque de mourir d’un incident cardiovasculaire. Ces travaux ont été présentés dans le cadre du Congrès de la Société Européenne de Cardiologie, qui se tient à Rome (Italie) du 27 au 31 août.
197 décès
L’équipe de l’université d’Oulu (Finlande) a suivi près de 2 500 personnes âgées (65 à 74 ans) pendant une moyenne de 12 années. Dans l’intervalle, les volontaires ont répondu à des questionnaires sur leur activité physique et les autres comportements pouvant influencer leur santé – comme le tabagisme ou la consommation d’alcool. Ils se sont aussi pliés à des mesures cliniques (pression artérielle, poids, taille…).
Ces participants ont été séparés en 3 groupes : ceux dont l’activité physique est faible – ce qui correspond à la lecture, le ménage ou regarder la télévision –, dont l’exercice est modéré – soit au moins 4 heures de marche, vélo ou pêche par exemple – et dont la pratique physique est élevée (course, ski, natation ou sports de compétition au moins 3 heures par semaine). Au cours du suivi, 197 patients sont décédés à cause d’une maladie cardiovasculaire et 416 de plus ont subi un premier incident affectant le cœur et le système sanguin.
Moins 31 % de risque d’incident
Les adeptes d’une activité physique régulière sont davantage protégés que les autres. Même à un niveau modéré, elle réduit de manière significative le risque d’incidents tels qu’un infarctus ou un AVC (- 31 %). Le bénéfice est encore plus marqué chez les seniors qui prennent part à des exercices intenses. « L’effet protecteur de l’activité physique en tant que loisir est dose dépendant – autrement dit plus vous vous exercez, mieux vous vous portez », souligne Riitta Antikainen, qui a présenté l’étude.
La réduction de la mortalité est aussi significative chez les volontaires les plus actifs : des exercices modérés à intenses abaissent de 54 à 66 % la probabilité de mourir de causes cardiovasculaires. « L’activité est protectrice même quand vous possédez d’autres facteurs de risque, comme un cholestérol élevé », ajoute Riitta Antikainen.
La chercheuse rappelle que même à un âge avancé, plusieurs types d’exercices sont possibles en toute sécurité. Car les bénéfices cardiovasculaires ne sont pas les seuls à accompagner une mobilité régulière. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, les seniors actifs ont « une meilleure santé fonctionnelle, moins de risque de chuter ». Le risque de handicap, même partiel, est donc réduit, tout comme le déclin cognitif lié à l’âge.