Signée le 25 août dernier par trois syndicats de médecins libéraux (FMF, MG France, Le BLOC) l'adoption de nouvelle convention médicale fait encore des remous. Deux organisations se sont abstenues (CSMF, SML) et les futurs médecins sont eux aussi mécontents du texte.
Les étudiants et internes en médecine ainsi que des jeunes médecins installées et remplaçants font un constat amer de ces négociations tarifaires. Appartenant à six syndicats (l’ANEMF, l’ISNAR-IMG, l’ISNCCA, l’ISNI, ReAGJIR, SNJMG), ils résument le texte conventionnel ainsi : « il emporte avec lui les espoirs de renouveau portés par les jeunes médecins ».
Et leurs projections pour l'avenir sont pour le moins pessimistes : « derrière cette signature en demi-teinte se cache un fossé de plus en plus béant entre des médecins bientôt retraités et une nouvelle génération qui ne se reconnaît plus dans ces modes d’exercices dépassés ».
Un texte obsolète
Avec ces critiques, ces derniers font référence au modèle d'exercice libéral porté par l'Assurance maladie. Il est basé, d'après eux, sur le paiement à l’acte, l’exercice solitaire, l’absence de pluri-professionnalité et l’absence de coordination ville – hôpital. Ils l'estiment donc « obsolète » et font le pari que ce texte ne suscitera pas plus d’envie d’installation au sein de la jeune génération.
Et la frustration est grande car ils rappellent que l’enjeu de cette négociation était justement « de préparer l’avenir pour assurer des soins de proximité de qualité à nos patients et des modes d’exercices en accord avec les aspirations des médecins de demain ». Plus précisément, ces jeunes et futurs médecins attendaient par exemple une prime à l’installation plus conséquente. Idem pour la part de rémunération forfaitaire nouvelle instaurée par la Cnamts.
Un appel à Marisol Touraine
Face à cette déconvenue, ces praticiens engagés n'ont pas perdu tous leurs espoirs. Ils en appellent désormais à Marisol Touraine, ministre de la Santé, pour prendre en compte leurs propositions dans le cadre d’expérimentations proposées aux parlementaires lors du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) 2017.
Mais malgré ces attentes, les derniers mots du communiqué sont sévères à l'égard de leurs ainés. Ils dénoncent « un accord conventionnel négocié par des anciens qui, pour certains, seront arrivés à l’âge de la retraite avant même son échéance, alors que près de 8 000 jeunes médecins sont chaque année diplômés et directement concernés ».