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Étude américaine

Les bébés boudeurs plus enclins au surpoids

Par Julian Prial

Les bébés qui boudent plus et se calment plus lentement sont peut-être plus à risque de devenir obèses en grandissant.

tea../Flickr

Les parents sont prévenus. Les bébés qui se couchent après 21 h doublent le risque d’être obèse à l'adolescence, selon une étude récente. Mais le coucher tôt n'est pas le seul facteur à surveiller pour éviter le surpoids des enfants. Il faut être vigilant aux comportements qu'ils adoptent pendant leurs crises de nerfs. Les bébés qui boudent plus et se calment plus lentement seraient plus à risque de devenir obèses en grandissant que les bébés qui se calment facilement. Des résultats publiés dans la revue Childhood Obesity.
Plus précisément, ces chercheurs de l'Université de Buffalo (Etat-Unis) ont découvert que les enfants qui mettent plus longtemps à se remettre d'un moment de détresse sont plus attirés par la nourriture en tant que récompense que les autres.


Pour parvenir à cette conclusion, ces scientifiques ont recruté 105 bébés âgés de 9 à 18 mois et leur ont montré comment en appuyant sur un bouton, ils pouvaient obtenir une récompense. Il s'agissait, soit d'une bouchée de leur aliment favori, soit dix secondes d'une récompense non alimentaire : faire des bulles, regarder un DVD ou écouter de la musique.

Moins câlins mais plus gourmands

Au cours de l'expérience, la tâche devenait de plus en plus difficile ; les enfants devaient appuyer de plus en plus sur le bouton pour obtenir leur récompense. L'équipe de chercheurs a ainsi évalué la somme de "travail" que les enfants étaient prêts à fournir pour obtenir la récompense. Cela en comptant le nombre de fois qu'un enfant était capable d'appuyer sur le bouton. 

L'équipe a aussi évalué le tempérament des enfants, en demandant à leurs parents de remplir un questionnaire en ligne qui quantifiait l'appétence des bébés pour les câlins.

Les chercheurs ont donc découvert que les bébés les plus câlins, qui se calmaient rapidement après une crise de pleurs ou une colère, étaient plus enclins à "travailler" pour gagner les récompenses non alimentaires qu'ils ne l'étaient pour leur aliment préféré.
A contrario, les bébés les moins câlins et qui avaient besoin de plus de temps pour se calmer fournissaient plus d'efforts lorsque la récompense était alimentaire. « Il se peut que leur risque ultérieur d'obésité ou de surpoids en soit augmenté », conclut cette équipe de scientifiques.

Gestion de crise nerfs

Pour la responsable de l'étude, Kai Ling Kong, ces découvertes pourraient aider les chercheurs à identifier des manières d'encourager les jeunes enfants à adopter un régime alimentaire plus sain, et à fournir aux parents des éléments pour les aider à savoir comment intervenir.

« Par l'utilisation de récompenses non alimentaires, comme un tour au bac à sable ou une séance de jeu actif avec eux, on peut peut-être réduire la tendance des enfants à trouver du plaisir dans la nourriture », explique-t-elle dans des propos rapportés par Relaxnews. « Ces récompenses peuvent également être des jouets et des créneaux de temps pour jouer avec leurs camarades », poursuit-elle.
Kai Ling Kong ajoute que les parents peuvent aussi promouvoir une façon plus saine de se nourrir en se posant comme modèles d'habitudes alimentaires équilibrées : « En étant attentifs au moment où leurs enfants sont rassasiés pour leur éviter de manger trop, et en évitant de se tourner tout de suite vers la nourriture pour consoler un enfant qui pleure ou qui boude », a-t-elle confié à l'agence de presse.

Et les parents devraient suivre ces nouveaux conseils sur la gestion des crises de nerfs de leurs bambins. Les pleurs des bébés modifient le cerveau des parents pour qu'ils répondent rapidement à leurs besoins. Ils affecteraient aussi leurs fonctions cognitives, selon cette étude présentée il y a quelques semaines dans la revue PLOS One.