L’évolution de l’intelligence humaine ne serait pas liée directement au volume du cerveau, suggère une étude publiée ce mercredi dans Royal Society Open Science. Selon les travaux de chercheurs australiens et sud-africains, les capacités cognitives de l’homme ont pu se développer grâce à un afflux sanguin disproportionné.
Pour parvenir à cette conclusion, l’équipe internationale a étudié des fossiles de 35 spécimens de 11 ancêtres de l’homme moderne, des Australopithèques à l’Homo sapiens. Ils se sont concentrés sur la taille des deux trous à la base du crâne laissant passer les artères carotides internes, les vaisseaux sanguins chargés d’amener le sang au cerveau. Grâce à cette mesure, les scientifiques peuvent évaluer le débit sanguin : plus le trou est grand, plus l’irrigation du cerveau est importante.
Source : Edward Snelling. Sourced from the Raymond Dart Collection of Human Skeletons, School of Anatomical Sciences, Faculty of Health Sciences, University of the Witwatersrand.
Le débit sanguin a augmenté de 600 %
Les résultats révèlent qu’en 3 millions d’années, le cerveau n’a pas seulement augmenté de volume mais qu’il est également devenu très gourmand en énergie. « La perfusion cérébrale a été multipliée par 1,7, tandis que la taille du cerveau a plus que triplé de volume (hausse de 350 %), ce qui indique que le débit sanguin cérébral a été multiplié par 6, expliquent les auteurs. Ceci est peut être lié à la formation des connexions neuronales, de l’activité synaptique accrue et au développement des fonctions cognitives complexes, ce qui a inévitablement demandé beaucoup d’énergie. »
De fait, pour devenir aussi performant, le cerveau consomme une très grande quantité d’oxygène et de nutriments apportés par le sang. Encore aujourd’hui, le cerveau est un organe dépendant de la circulation sanguine. Incapable de stocker le sucre et l’oxygène, le cerveau a donc besoin d’un apport régulier de ces nutriments. Ainsi chaque minute, il reçoit entre 700 et 750 mL de sang lui fournissant 45 mL d’oxygène par minute, soit 20 % de l’oxygène consommé par l’organisme entier.